Introduction
II. 1.3 Problématiques de rééduccation par mode de déplacements
On l’a vu dans le chapitre précédent, chaque
personne a une histoire particulière, et se retrouve après la lésion avec une
« circuiterie cognitivo-émotivo-sensitivo-motrice » spécifique [1],
celle que lui a « légué » sa lésion. C’est avec ce nouveau patrimoine
neuronal qu’elle va essayer de tirer au mieux profit de la neuroplasticité. Essayons
de déterminer les types de lésions
sensitivo-motrices, leurs évolutions, les types de rééducation sensitivo motrices
effectuées et quels facteurs peuvent influer sur ces rééducations ?.
II.1. Problématiques de Rééducations
II.1.1 Présentation
Nous sommes neuf kinésithérapeutes installés
sur trois sites de la communauté bordelaise et nous effectuons chaque année
plus de vingt-deux mille actes de rééducation de personnes en ALD pour des causes
neurologiques. (Soit plus de cinq cents actes hebdomadaires de Neuro-rééducation
en cabinet. Plusieurs problématiques s’entrecroisent en neurokinésithérapie chronique
et nous avons classé nos patients suivant plusieurs critères :
I. 1.2 Rééducations selon le type de déficiences
On peut classer les atteintes neuro- motrices selon quatre types de
déficiences :
qui génèrent des expressions motrices et des
rééducations particulières. : syndromes pyramidaux, ataxies, syndromes extrapyramidaux
et atteintes périphériques) (Classées par
fréquences décroissantes)
- Atteintes Pyramidales problématique de parésies spastiques, perte partielle ou
totale de commande sur un segment. Elles représentent 72% de nos séances.
Les
AVC représentent 24% de notre activité, les SEP représentent 14%, IMC (13%),
Traumas crâniens 8%, Médullaires incomplets 7% et complets 6%
- Ataxies problématique de coordination agonistes-antagonistes, provoquant une dysmétrie.
Contrairement aux « pyramidaux »
les personnes ataxiques produisent trop de mouvements. Elles représentent 13 à
20 % de nos séances, (attendu qu’on peut
les retrouver associées à des troubles pyramidaux dans les SEP ou les traumatisés
crâniens). Il y a les ataxies stables (2,7%), les Ataxies sensitives suite AVC
(2,3%), les Atteintes spinocérébelleuses évolutives (Friedreich etc..) et les AMS
cérébelleuses 2,5 %.
- Atteintes extrapyramidales et problématique d’initiation du mouvement. (9% de nos séances)
- Atteintes extrapyramidales et problématique d’initiation du mouvement. (9% de nos séances)
- Atteintes Périphériques problématique
de paralysies flasques. Contrairement aux personnes atteintes de paralysies
pyramidales, les personnes avec paralysie périphériques gardent un bon schéma
corporel et ont une bonne gestion des segments paralysés.
La Neurologie périphérique stable représente
(1,4 %) évolutive (0,6%) et Myopathies (1,7%),
Il existe un grand nombre
d’atteintes plus rares qui se répartissent dans les quatre groupes précédents :
les tumeurs cérébrales (1,4 %), encéphalites, SLA, vascularites … (1,7%)
-
41 % des
patients ont une marche fonctionnelle en ville
-
26 % ont
une marche fonctionnelle à l’intérieur du domicile
-
33 % sont
en fauteuil roulant
Il faut donc équiper l’espace de rééducation afin de planifier
des rééducations répondant à ces trois mode de déambulation.
II.1.4 Rééducation selon l'évolution des déficiences
- Evolution favorable dans les
premières semaines : récupération neurobiologique spontanée mais
cette récupération neurobiologique spontanée qu’on peut aussi qualifier de
guérison est limitée dans le temps. Les récupérations
les plus complètes sont les plus rapides et surviennent dans le mois qui suit
la lésion. (HAS 2012) [3]. (Voir plus bas II.2.2 Progrès neurobiologiques
spontanés) Il s’agit d’accompagner ces
personnes dans une dynamique de réentrainement à l’effort et de reprise de
confiance en soi. Dans l’AVC les patients recouvrent 95% de leurs capacités
maximales en 5 semaines.[4]
- Atteintes chroniques stables : lésions dont la récupération neurobiologique
spontanée est incomplète. La personne garde des déficiences durables. Commence alors une phase d’amélioration des
capacités motrices qui elle, n’est pas limitée dans le temps.
- Atteintes à évolution rapide : SLA ; Tumeurs, SEP en poussée. La vitesse d’évolution de ces atteintes fait qu’on
n’a pas le temps d’appliquer des programmes de rééducation à long terme. Il
s’agit d’accompagner ces personnes dans la perte progressive de leurs capacités
par des gestes palliatifs.
- Atteintes à évolution lente: Parkinson, SEP progressive, atteintes
spinocérébelleuses. Entre les
poussées, ou les phases d’aggravation, on se retrouve dans une problématique de
lésion stabilisée pour un temps et l’on a donc pour ce temps-là les mêmes
objectifs que pour les patients chroniques stables. Sauf que si le kinésithérapeute
est tenu de faire un bilan précis des capacités du patient, il n’est pas certain
qu’il faille expliciter les incapacités comme on le fait dans les atteintes
stabilisées.
65% de nos patients relèvent d’une atteinte
chronique stable et 35% relèvent d’une atteinte chronique évolutive. Parmi eux certains ont des traitements médicaux, d’autres
(pathologies génétiques) ont pour seul traitement la kinésithérapie.
[2]
Mesure, S.. Sultana, R. Ataxie et syndromes
cérébelleux; approches fonctionnelles, ludiques et sportives. Masson. 2008.
[3]
https://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2012-11/11irp01_argu_avc_methodes_de_reeducation.pdf
[4]
Mühl A,
Vuadens P. Intérêt et coût de la réadaptation neurologique des patients cérébro-lésés.
Revue médicale suisse. 2011 May 4(293):948.
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