II.3.1 le cercle vicieux de l’atteinte neurologique
"Le pratiquant pense que le résultat à produire est de reproduire la forme gestuelle décrite par l'éducateur . Le mouvement devient une fin en lui-même ". Famose 1990).[12] C’est bon pour la gymnastique, le plongeon ou la danse, où le but est de se mouvoir conformément aux standards.
II. 3.4. Mémoires explicites:
Cognition
située :
II.3.7 Les consignes
Trois temps
dans l’exécution de la consigne.
Trois
consignes différentes : parler, montrer, guider
II.3.8 Fonctions exécutives :
II.3.9 Notions d’Attentions
Chacune de ces attention correspond à une circuiterie neuronale intermodulaire particulière.
II.3.10 Les
phases d’apprentissages
II.3.11
Théories et formes d’apprentissage appliquées à la
Neuro-Réhabilitation
Behaviorisme.
Constructivisme
Concept d’affordance : un objet afforde une action et la suggère. Par exemple, la forme et position d'une poignée de porte suggère d'utiliser sa main et de tourner afin d'ouvrir la porte, tandis que la forme et la position d'une pédale de voiture suggèrent d’appuyer avec le pied.(Ce concept est en lien direct avec l’attention exogène évoquée plus haut)
Socio-Constructivisme
Aménagement Matériel du Milieu (AMM)
Auto-organisation[40] de la locomotion
II.3.12
Obstacles et freins à l’apprentissage
Obstacle à l’apprentissage
Obstacle à
l’Initiation
II.3.13
Phase d’Initiation : suggestion et connaissance du résultat :
L’Habituation
Le
répertoire d’habiletés segmentaires et posturales.
II.3.14 Motivations
II.3.15 Le
jeu comme support de l’apprentissage
Jeu de
compétition.
Jeu de Simulacre.
Jeu de
vertiges.
Jeu de hasard.
Un cinquième
jeu non répertorié par Caillois : les chatouilles
En conclusion de ce chapitre sur le jeu en rééducation. Certes, il vaut mieux que la rééducation soit ludique, à condition que la situation de jeu soit réelle avec une émotion intacte. C’est rarement le cas en salle de rééducation où le patient a un pauvre sourire qui trahit le simulacre du jeu. Les deux situations d’émotion intacte rencontrées en rééducation sont les jeux de vertige et de chute parée, la peur est réelle, et l’on se trouve là dans des conditions naturelles d’apprentissages. Pour les jeux de compétition, c’est la connaissance du résultat, (intrinsèque et extrinsèque) qui va constituer l’enjeu principal de la rééducation.
II.3.16 Autres
supports de l’apprentissage
Sommeil Paradoxal
Vacances et
réminiscence
II.3.17 la durée de la séance
II.3.18 Educations Thérapeutiques du Patient (ETP). Auto-rééducation. Education à la
santé.
II.3.19 Action
[64] Thara Santiago, Maud Pradines,
Mouna Guédira, Catherine Hennegrave, Caroline Gault-Colas, Nicolas Bayle, Jean-Michel
Gracies. L'approche éducative du thérapeute dans l'application des
contrats d'autorééducation guidés. Kinésithér Scient 2018,0602:31-43 - 05/10/2018
Hormis pour les IMC qui acquièrent très tôt leurs
déficiences neurologiques, et apprennent à « faire avec », tous les
autres patients de neurologie centrale subissent un coup de tonnerre dans un
ciel serein. Que ce soit dans la sclérose en plaques, l’accident vasculaire
cérébral et toute autre atteinte du Système Nerveux Central, il y a un avant,
où les mouvements s’enchainaient naturellement. Il y a un après où les mouvements ne sont plus ces outils naturels de la volonté mais
deviennent l’objet de la volonté. Il y a alors méconnaissance de ces nouvelles
capacités perceptives et effectrices qui entrainent peur, douleur, fatigue au mouvement renforçant la sédentarité.
Le patient réagira à ce cercle vicieux, suivant les stades de deuil[Lindenman 1] : refus, colère, marchandage ou « déprime » .
Les thérapeutes ne vont pas aider les patients à se résigner ils vont lui donner des matériaux pour qu’il apprenne à « faire avec ». Faisant avec, il expérimente lui-même les limites de son action et de la nôtre. EN fait les attitudes des thérapeutes sont partagées.
Le patient réagira à ce cercle vicieux, suivant les stades de deuil[Lindenman 1] : refus, colère, marchandage ou « déprime » .
Les thérapeutes ne vont pas aider les patients à se résigner ils vont lui donner des matériaux pour qu’il apprenne à « faire avec ». Faisant avec, il expérimente lui-même les limites de son action et de la nôtre. EN fait les attitudes des thérapeutes sont partagées.
Par rapport au deuil, il y a deux attitudes possibles laissées au libre choix du thérapeute.
Soit le thérapeute ne rentre pas dans le désir du patient de récupération du "comme avant". Il lui dit ouvertement que c'est "impossible" pour ne pas susciter de " faux espoirs".
Soit il laisse la personne "malade venir à sa vérité" (Abiven[1b]) Il l'accompagne dans son désir, en notant consciencieusement les performances au jour le jour afin de noter progrès et stagnations. Elle-même accumulera les données et décidera d’arrêter la rééducation quand la stagnation des progrès se prolonge. Mais au moins elle sera allée au bout de son rêve. Mieux vaut vivre avec des regrets que cela s’arrête plutôt qu’avec le remord de ne pas avoir tenté.
Les kinésithérapeutes, comme leur nom
l’indique ont été formés au soin du mouvement déficient. Peu de place a été
laissée dans leur cursus à la pédagogie du mouvement. Il leur faut donc aller puiser
les notions de pédagogie motrice chez les professeurs de sports qui eux n’ont
pas été formés à la pathologie. C’est pourquoi, dans les chapitres suivants,
nous allons nous attacher à répertorier les notions de pédagogie motrices que
nous pourrions adapter à la neuropathologie.
II.3.2 Notion d’habiletés
Définition :
« L’Habileté motrice est la capacité acquise par apprentissage,
à atteindre les résultats fixés à l’avance,
avec un maximum de réussite et souvent un minimum de temps, d’énergie ou des deux. »
Guthrie, E. R. (1952).[2]
Le
chapitre acquérir des habiletés basique et complexe est détaillé dans le
chapitre d155 de la International Classification of Functioning, Disability and
Health
A noter que dans la version anglaise il est question de "skill" (adresse, habileté) qui est devenu dans la version française savoir-faire. Quand les anglais parlent de savoir-faire, ils utilisent le mot français "savoir-faire" ou know how ou expertise, beaucoup plus rarement skill. Le mot savoir-faire est synonyme en français d'habileté mais aussi d'expertise et de compétence (voir plus bas)
Habiletés basées sur l'environnement:
A noter que dans la version anglaise il est question de "skill" (adresse, habileté) qui est devenu dans la version française savoir-faire. Quand les anglais parlent de savoir-faire, ils utilisent le mot français "savoir-faire" ou know how ou expertise, beaucoup plus rarement skill. Le mot savoir-faire est synonyme en français d'habileté mais aussi d'expertise et de compétence (voir plus bas)
Habiletés basées sur l'environnement:
- Les habiletés fermées sont
des habiletés
acquises dans un espace prévisible (gymnastique, tir à l’arc, clavier informatique…)
(Poulton 1957)[3]
- Les habiletés ouvertes [4]au
contraire sont acquises dans des environnements imprévisibles (football, lutte,
chasse au lapin).
Habiletés basées sur le temps:
- Les habiletés discrètes (discontinues) sont des habiletés avec un début et une fin précise (fléchettes, lancer un ballon, attraper un ballon) (Schmidt 1975) [5]
- Les habiletés continues sont les habiletés qui vont se répéter de façon sérielle pendant un certain temps (nager, courir, conduire une voiture).
Par exemple en water-polo,
il faut savoir nager (habileté continue) attraper un ballon et le lancer
(habiletés discontinues) dans un contexte d’habiletés ouvertes où il va falloir
s’adapter à un environnement imprévisible (placement des joueurs).
-
Les habiletés transversales sont des coordinations générales retrouvées dans
les activités voisines
[Adams
(1987)[6] attribue le concept à Thorndike (1901)]
Schmidt (1975)[7] parle de Programme moteur généralisé qui n’est pas spécifique à une
tâche mais s’applique à une catégorie de tâches.
Pendant
longtemps, la rééducation motrice a reposé sur ce concept d’habiletés transversales.
Frenkel faisait travailler la coordination couché, assis pour l’intégrer ensuite
au travail debout.[8]
A partir
de Shumway Cook et Carr Sheperd[9], on se réfère désormais au concept de
tâche orientée : les répétitions d’exercices doivent être orientées sur la
tâche à accomplir.
-
- Les habiletés longitudinales ou tâche orientée Pew (1974[10]) la définit comme une coordination spécialisée spécifique à chaque activité
- Les habiletés morphocinétiques
Paillard (1974)[11] les définit comme des "mouvements projetés dasn l'espace qiui reçoivent leur instruction non plus d'un objectif spatialement repéré qu'il faut atteindre mais d'un modèle interne qui engendre un programme de trajectoire motrice"."Le pratiquant pense que le résultat à produire est de reproduire la forme gestuelle décrite par l'éducateur . Le mouvement devient une fin en lui-même ". Famose 1990).[12] C’est bon pour la gymnastique, le plongeon ou la danse, où le but est de se mouvoir conformément aux standards.
En fait la morphocinésie c'est la représentation générale qu'ont les gens de la kinésithérapie. Ils attendent que les kinés leur donne les bons gestes à reproduire.
Et c'est aussi le débat central en neurokinésithérapie : doit-on conformer les mouvements actifs du patient à un standard physio-esthétique appris sur les bancs de la faculté ou doit-on laisser s’exprimer les compensations mises en place par le patient afin d’améliorer sa maitrise de l’espace ?
Favoriser les compensations entraine le patient dans
un système musculaire qui se rétracte dans le sens des déficiences. C’est
pourquoi, en fin de séance nous demandons à des fins prophylactiques
d’effectuer des mouvements d’étirements correctifs pour redonner aux muscles leur longueur physiologique.
Dans les étirements, nous sommes bien dans des habiletés morphocinétiques (qui font références à un standard interne pour coller à une esthétique). En fait le débat ne se situe pas entre Rééducateurs « Correcteurs » et Rééducateurs « Compensateurs », mais plutôt qu’est-ce qu’on cherche à corriger ? Nous constatons qu'il est impossible de modifier le mouvement dans le mouvement. Les patients n'y parviennent pas de façon durable. En revanche le patient parvient à modifier une posture. Lors de la séance d’étirement, le kinésithérapeute-professeur de « gymnastique médicale » demande la plus grande amplitude possible en se référant au standard. Au début, l'altération de structure est neurologique et ne porte pas sur le tissu conjonctif. En revanche dans le mouvement actif, on ne se réfère plus au standard, impossible à atteindre à cause de la déficience neurologique. Donc on applique trivialement l' "article 22": chacun se débrouille comme il peut! Et on les encourage à répéter leur mouvement tel qu'il est. Nous pensons que la mauvaise habitude c’est de ne pas bouger son segment déficitaire à 100% du possible tous les jours.
D'autres kinés préfèrent bannir la répétition du mouvement « incorrect »
car ils pensent que c’est prendre une mauvaise habitude. En Neuro-Rééducation Chronique, la recherche du mouvement
standard « comme avant » nous parait contre-productive, car la
personne n’a pas des défauts d’exécution mais des déficiences actuellement incurables.
Il lui faut donc compenser en auto-organisant sa motricité résiduelle et en intégrant les segments déficitaires au maximum des capacités. |
Compétence:
Certains auteurs emploient le mot compétence (competence ou competency) pour habileté (skill) et réciproquement. Les deux mots font références à des capacités acquises par un individu par l’entrainement et l’expérience. Mais si la compétence contient l’habileté la réciproque n’est pas vraie. On a coutume de dire que la compétence est l’addition d’habiletés, d’aptitudes et de connaissance.
Certains auteurs emploient le mot compétence (competence ou competency) pour habileté (skill) et réciproquement. Les deux mots font références à des capacités acquises par un individu par l’entrainement et l’expérience. Mais si la compétence contient l’habileté la réciproque n’est pas vraie. On a coutume de dire que la compétence est l’addition d’habiletés, d’aptitudes et de connaissance.
Pour
Grégoire (1996) [13], "la compétence est un ensemble organisé de capacités. La performance,
en revanche, est le comportement observable, le produit, le résultat, la trace
que laisse le sujet par
l’intermédiaire d’une tâche".
« Une compétence est une capacité à gérer complètement une situation, en utilisant toutes
les ressources nécessaires (connaissances, habiletés, attitudes). Seule,
une habileté ne permet de gérer que des situations très limitées, connues et
répétitives. »[14]
« Par compétences
nous entendons l’ensemble des connaissances, savoir-faire, aptitudes et capacités
nécessairement mobilisés pour répondre efficacement à des situations dans des environnements
variables » [14b]
En bref, être habile à réaliser des soudures ne fait pas de vous un
plombier compétent.
II.3.3 "Analytique ou Global": deux sens différents en apprentissage et en rééducation
Apprentissage Analytique ou Global:
Dans l’éducation physique et sportive, deux
méthodes s’opposent ou se complètent : L’apprentissage moteur global,
où l’apprenant appréhende le geste globalement, en situation.
L’apprentissage analytique ou fractionné ou
séquentiel, où l’on découpe le mouvement à apprendre
en phases que l’on va répéter pour les perfectionner.
Par exemple le football ou l’athlétisme s’acquièrent globalement dans les cours de récréation, puis on découpe les gestes à apprendre dans les centres de formation.
Par exemple le football ou l’athlétisme s’acquièrent globalement dans les cours de récréation, puis on découpe les gestes à apprendre dans les centres de formation.
Kinésithérapie Analytique ou Globale:
Née au milieu du 19ème siècle, la
kinésithérapie a pris son expansion avec la guerre de 14-18 et la nécessité
pour les Etats de s’occuper des millions de personnes handicapées que leurs
conflits avaient fabriqués. La rééducation était principalement analytique,
on cherchait à travers des machines de musculation (poulie et mécanothérapie) à
assouplir et renforcer telle ou telle articulation. Vers le milieu du vingtième
siècle, sous l’influence de Brunnstrom, Kabat, Bobath est né un courant de rééducations
dites « globales » car elles s’appuyaient sur le développement
psychomoteur de l’enfant et s’opposaient à cette kinésithérapie articulaire analytique.
Il faut donc manier le mot global avec
précision :
Accolé au mot apprentissage, le mot
« global » évoque l’apprentissage par immersion.
Accolé au mot rééducation, il évoque des
méthodes qui s’appuient sur le développement de l’enfant. Mais les méthodes
globales avaient aussi un volet séquentiel comme les diagonales de Kabat, ou
les postures d’inhibition chez Bobath…) En fait, les diagonales de Kabat
s’opposaient à la « kinésithérapie analytique » qui qualifie le travail
mono ou bi-articulaire de musculation.
Nous préférons utiliser le « renforcement segmentaire », qui
évoque tant le renforcement du muscle que le perfectionnement de l’habileté
par la répétition. Il met l’accent sur un membre dans son entier, à travers
une séquence d’un mouvement global.
|
A partir de 1977, la kinésithérapie a
rajouté au champ de la biomécanique et de la neurologie le champ de la psychologie
de l’apprentissage moteur[15].
II. 3.4. Mémoires explicites:
Mémoire épisodique: Où
? Quand ? Quoi ? A travers ses expériences personnelles, le patient
raconte son histoire : « le
premier janvier 2017, j’ai glissé sur une plaque de verglas en sortant de chez
moi et je suis tombé en arrière »
Mémoire Sémantique
Ce sont des savoirs
partagés avec d’autres membres qui permettent le rappel et la sélection de
connaissances conceptuelles. « Le traumatisme crânien m’a provoqué
une hémiplégie. C’est une paralysie cérébrale qui entraîne aussi une spasticité. »
Mémoire de travail: c’est une mémoire à court
terme qui maintient et manipule l’information dans le registre conscient. « Ce matin en séance de kiné on a prévu de
s’initier au relever du sol avec prise, mais l’orthèse de Chignon m’empêchant
le placement du pied au sol, je suis obligé de l’enlever pour pouvoir
travailler au sol. Je la remettrai pour travailler debout. »
II.3.5. Mémoires Implicites
Apprentissages non associatifs: habituation
Terme générique désignant des formes
d’apprentissage se manifestant par l’augmentation ou la disparition d’une
réponse face à la répétition d’un stimulus dont le prototype est l’habituation
appelée aussi « apprentissage négatif » [16]. Par
exemple on peut parler d’habituation ou accoutumance spécifique à la spasticité du réflexe myotatique du triceps
sural si on le soumet à des étirements répétés.
Le Conditionnement Classique: (Pavlov) est inconscient alors que le conditionnement
opérant (Skinner)[17] est conscient car la réponse du sujet est volontaire,
parce que motivée à être récompensée.
Le conditionnement classique c’est
l’association entre des stimuli de l'environnement
et les réactions
automatiques de l'organisme. (Voir plus bas attention exogène).
L'Amorçage ou Priming: Facilitation dans le
traitement d’un item du fait d’une pré exposition (ne nécessite pas un
rappel conscient).
Mémoires Procédurales:
Acquisition graduelle d’habiletés sensorielles, motrices, cognitives (savoir-faire)
Nombre de ces
mémoires procédurales, relever du sol, vélo, conduite automobile, savoir-faire
lié au métier ont la plupart du temps été acquis de façon globale implicite mais
il peut arriver que certaines séquences aient été apprises de façon séquentielles
explicites et se sont automatisées par répétition
II.3.6 Cognitions La cognition est le terme scientifique qui sert à désigner l'ensemble des processus mentaux qui se rapportent à la fonction de connaissance tels que : la mémoire, le raisonnement, l’apprentissage, l’intelligence, la résolution de problème, la prise de décision, l’attention et les fonctions exécutives.
Cognition
située :
A la
suite de Varela et de son concept d’«embodied mind »[18]
est né un courant de pensée qui se reconnait dans la «cognition située » :
« Chaque pensée ou action humaine est adaptée
à son environnement, c’est-à-dire située, par ce que les personnes perçoivent,
comment ils conçoivent leur activité, et ce qu’ils font physiquement, tout cela
se met en place ensemble. De ce point de vue, penser est une compétence
physique comme faire de la bicyclette. En faisant de la bicyclette, chaque coup
de pédale et la posture sont contrôlées non pas par manipulation d’équations
apprises à l’école, mais par une re-coordination de postures précédentes,
manières de voir et séquences de déplacements. » » [19]
La marche ou le pédalage sont des habiletés,
mais suivant :
-
que l’on
marche sur un tapis roulant ou que l’on pédale sur un vélo d’appartement,
-
que
l’on marche ou pédale dans un parc en circuit circulaire,
-
en
forêt dans un circuit plus complexe mais fermé à la circulation
-
ou en
ville sur un circuit ouvert à la circulation.
Ces habiletés marche et pédalage se hissent au rang de cognitions qui sont forcément
situées dans un environnement appris et
engrammé comme tels.
II.3.7 Les consignes
Trois temps
dans l’exécution de la consigne.
Famose
(1990)[20]
parle de Stade perceptif, décisionnel et moteur qui correspondent au temps de Compréhension,
d’Intégration de la consigne (planification – temps de réaction) et d’exécution
de Flanagan et Wing[21].
Avec les personnes cérébro-lésées, c’est un, deux ou trois de ces stades qui peuvent
être affectés. La personne perçoit ou comprend
la consigne à sa façon, l’intègre plus ou moins et l’exécute comme elle
peut !
Trois
consignes différentes : parler, montrer, guider
En neurocérébrale, les patients ont souvent
des troubles cognitifs pour la compréhension ou l’exécution des consignes. Et
même en l’absence de ces troubles, mieux vaut limiter la consigne verbale au minimum.
Il vaut mieux en dire le moins possible, car l’objectif est que le patient retrouve
ou refabrique des circuits pour passer des paroles aux actes. Le kiné a quatre
façons d’être compris par le patient :
1°) « Levez-vous ! « Si le patient ne se lève pas, on
ne lui explique pas comment faire, car d’une part il n’est pas sûr qu’il
comprenne et l’objectif n’est pas qu’il se lève comme on l’a décidé, (ni comme
il l’a décidé puisque c’est à son insu). L’objectif est de transformer de la
consigne verbale en mouvement afin qu’il se lève à sa façon pour qu’il fabrique
lui-même son programme moteur. S’il ne se lève pas, on passe à la phase 2.
2°) Démonstration : Regard - Intégration-Imitation :
On lui montre de face, de profil, et de dos. Il va alors essayer de reproduire
le mouvement à effectuer.
3°) Mouvement ciblé : s’il n’y
arrive pas, alors on place notre main comme une cible à atteindre pour
déplacer le segment souhaité.
4°) Par guidance manuelle :
Kinesthésie. - Intégration- Reproduction. Le
kiné touche alors le patient pour lui indiquer du bour du doigt le déplacement
du segment corporel susceptible de déclencher le mouvement [22].
Il peut y associer éventuellement une consigne verbale simple : « penchez-vous
en avant, touchez le sol du bout des doigts etc.». Si le patient n’exécute toujours
pas la consigne tactile, alors, il faut « Aménager Matériellement le
Milieu » afin de rendre la consigne faisable. (Voir II.3.10 et III.3.5). En
cas de freezing parkinsonien, une indication tactile un peu plus appuyée suffit
à débloquer le patient, ça le tire d’un mauvais pas, mais ça ne lui apprend
rien.
Le point clef : les méthodes dites globales[23] ont
largement divulgué la notion de point clef qui s’appuyait sur les réflexes toniques symétriques (Position du
chat qui lape) et asymétriques du cou (Position de l’escrimeur) .Si l’on dit
que la voie pyramidale est la voie de la motricité volontaire, il en découle la
croyance qu’ en cas de lésion pyramidale on va retrouver sous les déficiences des mouvements automatiques
enfouis que le savoir-faire manuel du kinésithérapeute expérimenté saura mettre
en branle. Malheureusement, la voie pyramidale est aussi la voie de la
motricité auto-organisée depuis la naissance plus ou moins à l’insu de la conscience.
C’est pourquoi, lorsqu’elle est touchée, c’est autant la motricité volontaire
qu’automatique qui est atteinte.
Ce n’est que vers deux
ans que l’enfant découvre l’exécution de la consigne verbale simple. Il peut
alors exercer le déclenchement volontaire d’une action globale :
- lève-toi, assieds-toi,
couche-toi
- ou d’une action segmentaire
morphocinétique simple: lève le bras, penche-toi en avant, et plus tard
bombe le torse, roule des épaules etc.
Les deux premières années, la voie pyramidale
porte l’intention de l’enfant et déclenche le mouvement. Il serait plus juste
de parler de « motilité » à la naissance. La motilité est
un terme de biologie qui réfère à la capacité d'un organisme à se déplacer
indépendamment, en utilisant l'énergie métabolique.
On pourrait parler
ensuite de « motricité volitionnelle ». La volition désigne l'aboutissement
d'un processus par lequel l'être humain s’engage dans une action particulière. A
la naissance la voie pyramidale est la voie de la motilité puis de la motricité
volitionnelle suivant les intentions interactives du nourrisson.
A partir de deux ans
la voie pyramidale rajoute à sa compétence le contrôle volontaire du corps.
Elle va alors devenir la voie royale des pédagogues du corps :
professeurs de sports, de danse, de musique et kinésithérapeutes qui shuntent
la motricité volitionnelle (globale implicite) pour lui préférer la prise de
conscience et le contrôle volontaire du corps (découpage séquentiel explicite.
Voir II.3.3.)
|
.
Conclusion
sur les consignes :
La consigne donnée par le rééducateur
conditionne le cheminement synaptique du patient en fonction de ses peurs, de ses
représentations (II.3.12) et de ses capacités du moment.
II.3.8 Fonctions exécutives :
Les fonctions
exécutives sont souvent atteintes dans les lésions cérébrales sans être
toujours dépistées. Elles viennent alors compliquer la relation pédagogique
de la réhabilitation
|
-
L’inhibition sociale consiste à inhiber une
réaction première afin de conserver une attitude socialement admise. Ex: certains
traumas crâniens de type « frontal » ont du mal à refreiner certaines
pulsions.
-
La planification est la capacité d’organiser
son espace ou son temps selon une certaine méthode.
-
La flexibilité mentale est une souplesse mentale
qui permet de s’adapter à des conditions particulières.
-
L’attention (ci-dessous)
II.3.9 Notions d’Attentions
L’attention sélective consiste
à inhiber les informations non-pertinentes afin de se concentrer sur l’information
pertinente.
L’attention soutenue[24] consiste
à maintenir son attention focalisée sur une longue durée
L’attention divisée[25] consiste
à se concentrer sur plusieurs cibles à la fois. Les sportifs de haut niveau à l’entraînement
ne se concentrent que sur un seul point du corps pour le modifier par la répétition.
La plupart des bilans
« quantitatifs » sont faits sur des pistes de 10 mètres. Le patient
peut donc se focaliser sur un point du corps. : Il
est peu probable qu’un hémiplégique arrive à se concentrer sur 1 km en marche
fonctionnelle (Attention soutenue ) . Il est encore moins probable qu’il puisse se
concentrer sur plusieurs points du corps à la fois (attaque du pas, recurvatum
du genou, balancement du bras, Attention divisée )
|
L’attention externe porte
sur un objet extérieur à soi.
L’attention interne porte
sur un état intérieur. [26]
Gabriele Wulf parle d’attention interne sur
une partie du corps : « Regarde
ton pied » ou d’attention externe sur la cible. « Regarde où tu
vas ! »
L’attention endogène[27] est
une attention volontaire, à
déterminisme interne, dirigée de manière contrôlée vers un objectif identifié. Elle
est active, subjective, volontaire, dirigée par le sujet (M. Urbanski). « Je me dirige vers le passage piéton
pour traverser la rue » (attention externe) « Je fais attention à mon
pied» (attention interne). L’attention sur le corps et l’attention sur la cible
seraient donc des attentions endogènes car volontaires en opposition à l’attention
exogène.
L’attention exogène est
une attention automatique, capturée involontairement vers un événement extérieur. (Passive,
objective, automatique, dirigée par les évènements (M. Urbanski. Salpétrière)).
Exemple : l’Affordance Voir I.3.7) « Me dirigeant vers le passage piéton mon attention exogène note
ou s’adapte à mon insu à des détails environnementaux. (Végétation, constructions
etc. »
La notion d’attention trace une ligne de
partage dans les pratiques de neuro-rééducation. Il y a les kinésithérapeutes
qui lient étroitement la notion d’attention sur le corps à la quasi-totalité des
exercices proposés.
D’autres qui pensent que l‘on peut
mobiliser l’attention sur le corps ou la cible à travers des tâches limités
dans le temps comme faire son lacet, ou enfiler une manche (habileté discrète
[28]).
Mais on ne peut pas demander au patient une attention soutenue sur des
habiletés continues[29]
(prendre un repas à table ou marcher), pour la simple raison que personne n’y parvient. Cela va constituer le
principal obstacle à l’apprentissage induit par l’injonction du
rééducateur : « fais attention ». Mais attetion à quoi? Et son corollaire dégagé par Antoine La Garanderie "Comment fait-on attention? (Voir plus bas II.3.11).
|
II.3.10 Les
phases d’apprentissages
Fitts et Posner [30]avaient
décrit dès 1967 trois phases d’apprentissage : cognitif, associatif et
automatique. Cette classification privilégie l’aspect verbal de la consigne et l’usage
d’une méthode d’apprentissage fractionné plutôt que global. En 2008, Mesure et
Sultana [31] ont proposé un découpage en trois stades qui ne
préjugent pas de la méthode employée : Initiation,
Perfectionnement, Expertise.
-
Initiation et effet
Pygmalion. [32] L'art du kinésithérapeute en phase
d’initiation, c'est de faire des prophéties auto-réalisatrices pour
faire découvrir au patient des habiletés dont il se croyait incapable. Il ne
s’agit pas de viser les étoiles pour atteindre la lune. Le patient veut marcher,
c’est son désir et pour réaliser son désir, aujourd’hui en séance le kiné ne vise
pas la marche mais la station debout à la table de verticalisation, puis debout
au stand up, puis debout à l’espalier, puis debout contre appui etc.
-
Perfectionnement et Répétition. Pour
Newell et Rosenbloom, « la répétition est la loi universelle
de la pratique ».[33]
Notre art consiste à choisir des habiletés ni trop faciles ni trop difficiles
afin de favoriser l’automatisation par un grand nombre de répétitions. Mais la
répétition génère l’ennui. L’art du neuro-rééducateur sera de répéter les habiletés
à acquérir à travers des exercices différents.
-
Expertise. Le patient est capable de réaliser la
tâche en discutant avec son voisin.
II.3.11
Théories et formes d’apprentissage appliquées à la
Neuro-Réhabilitation
Behaviorisme.
Suite aux travaux de Pavlov sur le conditionnement répondant (involontaire) , Watson invente
le mot Behaviorisme (1913) en réactions
aux mentalistes et à l’introspection (phénoménologie de Husserl et psychanalyse),
« On doit se limiter aux événements observables et mesurables en se débarrassant,
sur le plan théorique, de toutes les interprétations qui font appel à des notions
telles que la conscience en condamnant, sur le plan méthodologique, l'usage de
l'introspection, aussi peu utile à la psychologie qu'elle l'est à la
chimie ou la physique». Skinner va prolonger le concept en objectivant le conditionnement
opérant (la carotte et le bâton). Les kinésithérapeutes sont spontanément
béhavioristes :
Ils encouragent leurs patients (renforcement
positif), ou les réprimandent :
-
« Attention vous trichez » et ils
appuient de leur doigt sur le segment corporel à rectifier (Punition positive),
-
Ils n’encouragent pas et se taisent tant que le
mouvement n’est pas rectifié (punition négative)
-
« Oui là c’est mieux » : ils retirent
le doigt correcteur. (Renforcement négatif)
De plus, ils accordent énormément d’importance à la
connaissance du résultat et à la répétition pour automatiser. (Voir plus haut
consignes par instruction, démonstration et toucher)
Quand la position sera acquise, il faudra la conforter
alors à une situation plus difficile selon une progression des difficultés.
(Théories béhavioriste des « petites marches »).
Constructivisme
En réaction au behaviorisme
qui limitait l'apprentissage à l'association stimulus-réponse, Piaget développe à partir de 1923 sa théorie du
constructivisme[34].
Selon la théorie constructiviste de Piaget, il y a tout
d’abord assimilation de l’espace à ce que la personne connait déjà. Si l’on
transpose à la personne hémiplégique qui tient debout sur un plan stable, on la
met alors sur un plan instable. Il y a alors
déséquilibre, dissonance cognitive, puisque la situation est nouvelle et ne
correspond pas vraiment à ce qu’elle sait faire : debout sur un plan
stable. Dans un deuxième temps, il y a accommodation de ses perceptions et
de ses effecteurs à la nouveauté.
Si le patient ne parvient toujours pas à
réaliser la consigne, peut-être faut-il abandonner les items par instruction, démonstration ou toucher
pour le laisser découvrir par lui-même le milieu. « Lorsqu'ils sont au stade
initial de l'apprentissage, les individus devraient être encouragés à explorer
activement l'environnement par essais et erreurs. Cette étape est une période
dans laquelle la dynamique de base des mouvements est expérimentée et de nouvelles
stratégies sont testées dans les limites de la sécurité du patient » (Muratori,
Lamberg 2013[35]). Et s’il ne parvient toujours pas à s’accommoder
de cette nouvelle situation, on peut à la manière des professeurs d’EPS faire un « aménagement
matériel du milieu ». (voir ci-dessous)
En neuro-rééducation, il s’agit de rendre au
patient la construction de son échafaudage corporel. Le kinésithérapeute enlève
ses mains du patient et c’est le patient qui construit lui-même son équilibre
dans un espace spécialement conçu pour son niveau d’appréhension et de contrôle
(avec harnais si nécessaire). Il s’agit de manipuler la tâche pour la rendre
accessible ou de concevoir un espace qui afforde
la posture.
|
Concept d’affordance : un objet afforde une action et la suggère. Par exemple, la forme et position d'une poignée de porte suggère d'utiliser sa main et de tourner afin d'ouvrir la porte, tandis que la forme et la position d'une pédale de voiture suggèrent d’appuyer avec le pied.(Ce concept est en lien direct avec l’attention exogène évoquée plus haut)
Socio-Constructivisme
A
la même époque que Piaget, Vygotski a développé en Union Soviétique une théorie
collective de l’apprentissage. Il considère que « chaque fonction apparait
deux fois dans le développement psychomoteur de l’enfant : dans une activité collective
soutenue par l’adulte et dans un deuxième temps lors d’activité individuelle »[36].
« L’acquisition des connaissances passe par un
processus qui va du social à l’individuel.
« Une nouvelle connaissance peut être soit subjective
(propre à un individu), soit objective (commune à un groupe). L’enseignant,
dans cette perspective, a un rôle de « facilitateur des apprentissages », de «médiateur».
(Aline Germain Rutherford Université Ottawa)[37]
Aménagement Matériel du Milieu (AMM)
Comme le rappelait Merrill (1972)[38] : « Chaque fois que dans le but de favoriser un apprentissage,
nous enseignons en utilisant un environnement artificiellement aménagé, nous
manipulons les variables de la tâche. »
L’expérience de Famose et du virage à ski (1979) [39] illustre bien la variété des consignes en
pédagogie motrice :
« Deux
groupes de jeunes enfants, âgés de 4 à 5 ans, sont constitués pour apprendre le
virage à ski :
-
Un groupe
est instruit de la façon de procéder avec démonstration
-
Le deuxième
groupe doit suivre un ligne bleue tracée sur la neige sans instruction ni démonstration.
La tâche proposée : suivre une trace de couleur dessinée sur la neige à l'aide
d'un colorant bleu. Cette trace matérialise la trajectoire des virages à réaliser.
La consigne qui leur est donnée est de suivre cette trace sans s'en écarter.
Aucune instruction quant à la manière d'y parvenir ne leur est prescrite.
C’est le deuxième groupe qui obtient les meilleurs résultats à la fin de
la semaine. « La première solution
que les enfants apportent à ce problème est de suivre la trace de couleur en
pas tournants. Cette réponse est quasi générale. L'enfant, dans un premier temps,
résout donc de cette manière le problème qui lui est posé. Mais contrairement à
ce qui est affirmé par les théories traditionnelles, il ne va pas renforcer la
trace, le sillon, ou les règles permettant de générer les paramètres de ces
mouvements réussis. Très rapidement, sans qu'on le lui enseigne, il va changer
complètement son comportement moteur et produire une nouvelle solution motrice.
Désormais, son virage va être déclenché et conduit par un léger pivotement
simultané des deux skis. Il est remarquable que tous les enfants modifient
leurs premières solutions dans le même sens.
Cette
observation permet de constater l'existence de discontinuités dans
l'apprentissage moteur. Cela laisse supposer que les habiletés motrices, au cours
de leur acquisition, se réalisent en utilisant des configurations de mouvement
qualitativement différentes. L'apprentissage en situation complexe semble donc
impliquer à certains moments une réorganisation qualitative du comportement.
L'acquisition n'est pas simplement un processus qualitatif qui se déroule de
manière continue et linéaire en fonction de la pratique mais aussi, et
peut-être surtout, un processus discontinu, qualitatif ».
L’expérience
de Famose montre que l’apprenant apprend plus vite s’il apprend en groupe en
imitant des néophytes qui cherchent, communiquent et se regardent plutôt qu’en
regardant ou en écoutant un expert.
Cela redéfinit totalement le rôle de l’enseignant ou du rééducateur du mouvement. |
L’aménagement matériel du milieu fait référence aux
théories socio-constructivistes : un apprentissage collectif soutenu par
l’adulte. Il est défini par
Famose comme la « modification du milieu physique dans lequel se déroule
la tâche par une construction matérielle
(modification d'éléments matériels, apports de nouveaux éléments) visant
à induire un type de comportement et tendant à concrétiser toutes ou parties
des phases du geste, avant, au cours et à la fin de l'action du sujet. »
Comme nous trouvions que les séances de
neurokinésithérapie étaient trop courtes (30 minutes) pour avoir un nombre de répétitions
suffisantes, nous avons pris quatre patients à la fois afin de multiplier par
quatre la durée et le nombre de répétitions. Mais quatre personnes qui travaillent
l’équilibre au même moment nécessite un aménagement matériel du milieu pour éviter
les chutes. (Voir III) D’une attitude
purement béhavioriste qui consistait à augmenter le nombre des répétitions,
nous avons assisté à des phénomènes d’apprentissages transversaux de type
socioconstructivistes.
|
Attitude Correctrice : nombre
de kinésithérapeutes assimilent la déficience neurologique à un défaut et
cherchent à corriger le mouvement déficitaire dans un sens normatif. (Comme
dans les rééducations rhumato ou traumatologiques.). Ils demandent au patient de focaliser son attention
sur un point du corps pendant une phase de mouvement.
La plupart des kinés demandent à leurs
patients parétiques de s’appliquer à dérouler le pas. Mais la déficience neurologique n’est
pas un défaut qu’on peut corriger, puisqu’elle échappe à la volonté. En revanche,
l’incapacité qu’elle génère peut s’atténuer si on le soumet à un grand nombre
de répétitions intensives visant non à améliorer l’esthétique mais le
rendement du mouvement.
|
Auto-organisation[40] de la locomotion
Nous ne parlons pas dans ce chapitre des mécanismes d’auto-organisations
sociales.
Définitions.
Le premier a avoir parlé d’auto-organisation dans le cadre d’apprentissage
moteur en France est Paillard en 1977[41] :
« La fonction « organisante » du système concerne sa capacité
autonome de création d'ordre non initialement prédéterminé par son programme génétique
d'auto-construction.
Elle
s'exprime dans une auto-organisation
non-programmée génétiquement et s'alimente dans le dialogue ininterrompu
qu'un organisme entretient avec son environnement par le truchement de l'acte
moteur, instrument de conquête, de perfectionnement adaptatif et de progrès
évolutif. »
« Le sujet apprend par essai erreur. Il n’a besoin d'aucun pédagogue
pour améliorer sa motricité. C’est la
quantité de pratique qui améliore la qualité gestuelle par essais erreurs : diminution
du coût énergétique et de la demande attentionnelle, précision, vitesse, taux de
réussite de l’action »(Sultana, Mesure 2017)[42].
Dès 2005, Yelnik soulignait dans son évolution des concepts de rééducation
que « c’est en forgeant qu’on devient forgeron »[43]. Cela
suppose qu'on accepte que l'apprenti forge mal. Car c’est en répétant le
"mal forger" que l'apprenti forgera bien. C’est en frappant des milliers
de fois des coups de marteau à côté de la cible, que le marteau finira par
atterrir au bon endroit sur le fer chaud. C’est en jouant faux que l‘apprenti
violoniste finit par jouer juste. Vers treize mois,
le petit enfant découvre la marche. C’est en marchant sur un polygone
élargi et en attaquant le sol de la pointe que le bébé finira par rétrécir le
polygone et attaquer du talon pour allonger le pas. L’auto-organisation
de la locomotion se fait par apprentissage procédural, global, implicite, en
attention externe et exogène .
En neuro-rééducation,
notre apprenti a une lésion neurologique chronique et il forge comme il peut !
Son esthétique gestuelle ne sera jamais l'esthétique standard normée
conventionnelle apprise sur les bancs de la faculté. Il va devoir créer une
marche spécifique à partir de son nouveau patrimoine neuronal. Comment créer
du neuf ? En ralentissant le mouvement pour tenter de le corriger ou au
contraire en l’accélérant pour améliorer automatiquement le rendement ?
Nous penchons pour la deuxième hypothèse, car l’intensité génère la compétition
neuronale et la vicariance mais les patients et nombre de rééducateurs préfèrent
la première
|
.
II.3.12
Obstacles et freins à l’apprentissage
Obstacle à l’apprentissage
Les théories constructivistes ont apporté la notion d’"obstacle à l’apprentissage". Ce qui fait obstacle n’est pas une absence
de connaissance mais une connaissance que possède l’élève qui n’est pas
appropriées à ce cas. « Certains de ces obstacles apparaissent
même comme un “palier
d’intégration indispensable”. (…) Giordan
L’obstacle à l’apprentissage peut venir
paradoxalement du désir de récupération et des représentations de sa récupération.
Le patient rêve de récupération totale et
de redevenir comme avant. [44]
L’encourager à compenser et à fabriquer de nouvelles façons de se mouvoir
heurte son désir de « guérison ». Il n’admet pas que la répétition
de ce mouvement « mal fait » va améliorer à terme son habileté
fonctionnelle. Il garde le désir de recouvrer une esthétique parfaite (recherche
d’une habileté morphocinétique[45] voir plus haut ). Il ralentit le mouvement
pour s’appliquer à marcher et abaisse ainsi son niveau d’intensité et de
répétions du geste. Or le grand nombre de répétitions lui apporterait l’amélioration
de la fonction !
|
Obstacle à
l’Initiation
Peur de chuter
Le principal obstacle au démarrage de l’apprentissage en phase d’initiation est la peur de chuter. L’art du kinésithérapeute est de concevoir l’espace environnant qui rend la consigne possible, harnais, confort de la position de départ, cible à atteindre, confort de la position d’arrivée. Tout doit être fait pour rendre la chute impossible. Même sanglés sur une table de verticalisation où il est impossible de tomber, des patients hurlent de terreur dès que leur regard dépasse une hauteur d’un mètre cinquante. En revanche, il est d’autres situations d’initiation où la chute sera intégrée à l’exercice, mais arrêtée à 15° d’oblique. Il faut donc veiller à ce que l’Aménagement Matériel du Milieu (Voir ci-dessus et III. 3) corresponde aux capacités du patient.
Le principal obstacle au démarrage de l’apprentissage en phase d’initiation est la peur de chuter. L’art du kinésithérapeute est de concevoir l’espace environnant qui rend la consigne possible, harnais, confort de la position de départ, cible à atteindre, confort de la position d’arrivée. Tout doit être fait pour rendre la chute impossible. Même sanglés sur une table de verticalisation où il est impossible de tomber, des patients hurlent de terreur dès que leur regard dépasse une hauteur d’un mètre cinquante. En revanche, il est d’autres situations d’initiation où la chute sera intégrée à l’exercice, mais arrêtée à 15° d’oblique. Il faut donc veiller à ce que l’Aménagement Matériel du Milieu (Voir ci-dessus et III. 3) corresponde aux capacités du patient.
Peur d’avoir mal lors du mouvement
Le deuxième obstacle
à l’initiation est la peur d’avoir mal. Chaque fois que le patient a fait une
tentative, elle s’est soldée par une douleur atroce et il ne veut pas renouveler
l’expérience. Il faut donc arriver à lui faire expérimenter qu’il y a une
possibilité infime de bouger sans douleur dans cette posture. Et partant de ce
mouvement infinitésimal, il va accepter (ou pas) de l’agrandir.
La douleur au
mouvement (voir III. 2) sera traitée par l’établissement d’un code fiable qui
permet la progression du mouvement dans l’amplitude douloureuse supportable,
le maintien de la posture et l’arrêt de la posture. Il faut réapprendre au
patient la différence entre douleur supportable et intolérable. L’habituation
des récepteurs se fera dans l’arc de douleur supportable. Cette notion de douleur
supportable permet de réintégrer ce segment douloureux exclu du mouvement à
une posture qui l’inclut.
|
Le
professeur Laborit décrivait l’inhibition d’action comme une
« attente passive du châtiment » [46]. En neurologie cérébrale, le patient se
réfugie dans l’attente passive pour éviter le châtiment du mouvement.
II.3.13
Phase d’Initiation : suggestion et connaissance du résultat :
C’est
l’expérience de Rosenthal qui a fait passer une batterie de tests à des élèves
en début d’année et qui a révélé aux professeurs les noms des meilleurs élèves.
En fin d’année les professeurs ont confirmé la validité des tests. Sauf que les
meilleurs élèves avaient été tirés au sort.
En
phase d’initiation, la neuro rééducation est l’art de prendre des paris positifs
avec des patients craintifs et douloureux. Il ne faut pas se tromper, il faut
choisir l’exercice possible dans un espace rassurant afin que le patient
réussisse la consigne. Cela vient renforcer les facteurs non spécifiques décrits
plus haut (Voir Autret II.2).
|
L’Habituation
On
l’a vu dans les mémoires implicites (I.3.5) l’habituation relève le seuil de sensibilité
d’un récepteur par répétition d’un stimulus.
Au
niveau d’une articulation douloureuse qui n’a pas été mobilisée depuis
longtemps, il va falloir recommencer à mobiliser dans un arc supportable afin
d’agrandir peu à peu l’amplitude libre.
Idem
pour la spasticité qui se déclenche au moindre mouvement passif ou actif, il
va falloir progressivement réhabituer progressivement au mouvement les fuseaux
neuro-musculaires laissés trop longtemps au repos.
|
On
l’a vu plus haut, le kinésithérapeute est subjectif et suggestif dans la séance
d'apprentissage. Il modifie sans cesse les variables de l’espace pour participer
à l’amélioration des performances. Il place
le patient dans les meilleures dispositions psychologiques, l’encourage à la
performance puisqu'il est éducateur-entraîneur. Mais il est aussi l'arbitre. Favoriser
la meilleure performance possible n’est pas un biais de mesure. C’est au
contraire renforcer la fiabilité de la mesure.
C’est
parce qu’il place le patient dans les meilleures conditions psychologiques
que le suivi longitudinal sera plus fiable qu’une évaluation ponctuelle faite
par un évaluateur « neutre ». En revanche, si le coach est suggestif,
la mesure doit être objective, fiable et reproductible. D’où la
nécessité de pratiquer un bilan critérié (adapté aux performances
spécifiques du patient).[49]
|
Le
répertoire d’habiletés segmentaires et posturales.
https://neurorehabilitationposturosegmentaire.blogspot.com/search/label/R%C3%A9pertoire%20Locomoteur%20Individualis%C3%A9
La connaissance du résultat est dite intrinsèque
si le patient mesure consciemment son résultat. Elle est «extrinsèque » lorsque
c’est le rééducateur qui lui donne le résultat (temps du parcours ou score de
position…)
La Connaissance du résultat agit aussi sur
le rééducateur heureux et fier de voir que sa « prophétie » bien
choisie s’est accomplie. C’est le moteur de la rééducation, patient et kiné
sont heureux de mesurer les progrès. Si la prophétie ne se réalise pas, c’est
qu’il faut encore améliorer matériellement l’espace pour la rendre réalisable,
ou bien elle était mal choisie. Il faut rétropédaler et choisir un objectif moins
ambitieux.
C’est pourquoi il est important d’avoir un
répertoire d’habiletés segmentaires et posturales fourni. Il faut pouvoir choisir
dans une multitude de sous-tâches l’itinéraire spécifique des progrès possibles.
|
Enfin, il est des cas (dépression, pas d’envie,
pas de participation ou troubles d’attention, de mémorisation trop importants)
où l’effet Pygmalion ne joue que sur le kinésithérapeute qui s’attache alors à
prendre seul des objectifs d’entretien des acquis sur l’ensemble de l’appareil locomoteur.
Cette technique relationnelle qui repose sur le plaisir partagé du patient et
du kinésithérapeute est le moteur principal de la Neuro-rééducation. Cette technique
aura bien du mal à être objectivée par les techniques de mesure EBP dites en
« double aveugle ». Seules des mesures de niveau D sur des cohortes
rétrospectives pourraient l’objectiver.
II.3.14 Motivations
Il y a au moins
deux niveaux de motivation : la motivation à long terme, « je veux
redevenir comme avant » qui se régénère ou s’anéantit dans une motivation
à court terme qui est la motivation de la séance. Qu’est -ce qui amène le patient
à revenir à la séance suivante si ce n’est la sensation qu’il a de progresser
ou sinon la nécessité qu’il a de venir pour ne pas régresser.
II.3.15 Le
jeu comme support de l’apprentissage
Roger Caillois[51]
distinguait quatre sortes de jeux : jeux de compétitions, de hasard, de
vertiges et de simulacre.
Jeu de
compétition.
Le
rapport de la rééducation à la compétition semble évident dans les exercices de
force, de vitesse ou de gain d’amplitude. On demande au patient de répéter un
geste « abstrait » pour améliorer un paramètre (force mesurée en kg, vitesse
en cycles par temps, ou adresse en score,
ou souplesse en degré ou cm). La connaissance du résultat est le support de cette volonté du patient à redevenir comme avant et du désir d'amélioration pour le kiné. Le registre d’images utilisées en séance est un registre
« sportif » de recherche de performances.
Certains
patients se battent contre la spasticité et certains soignants les y
encouragent (lutte contre la spasticité sous forme posturale, médicamenteuse
per os ou toxine). Le patient rentre alors en compétition contre une partie
de lui-même qu’il s’agit d’inhiber.
D’autres kinés, au contraire vont essayer de leur apprendre à «faire avec la spasticité » pour dépasser la performance précédente ou « avec la douleur d’étirement » pour dépasser l’amplitude précédente. |
Jeu de Simulacre.
Dans
les situations de rééducations écologiques, quand le patient apprend à se laver
pour faire sa toilette dans sa salle de bain, à s’habiller seul, à manger à
table ou à se déplacer pour aller aux toilettes, il se trouve alors dans une situation
réelle, il n’y a pas de simulacre. Ces situations ne sont pas conduites
par des professionnels de la rééducation mais le plus souvent par des infirmières,
aides-soignantes ou auxiliaires de vie.
Pour ce qui concerne la kinésithérapie et parfois l’ergothérapie,
la situation de rééducation est un jeu de simulacre auquel on soumet le
patient. Le simulacre est évident en salle de kiné ou d’ergo lors d’exercices
orientés sur la tâche quand on demande au patient de répéter un geste
(ex : porter un verre vide à ses lèvres) ou s’exercer à retourner des crêpes
ou pécher des poissons en rééducation virtuelle à l’aide de robots haptiques.
|
Lors
des séquences de redressement, lorsqu’on a mis passivement le patient au sol et
qu’on lui demande de se relever, on n’est pas dans le simulacre, il est par
terre et désire aller s’assoir au fauteuil roulant.
Mais
quand on demande au patient de tendre son genou en relevant la pointe du pied
pour améliorer son pas antérieur, on est bien dans une recherche esthétique,
comme la danse ou la gymnastique. On est alors dans l’«habileté morphocinétique »,
on cherche à faire joli. Le patient est alors attaché à gommer son steppage
qui révèle sa pathologie à autrui quitte à ralentir sa vitesse. Mais, il se
prête à ce simulacre parce qu’il croit que cela améliorera plus tard son
rendement. Les patients (et certains kinés) ont du mal à admettre la réalité
de la déficience et l’attribue à un défaut qu’il faut corriger. (Voir plus
haut Auto-organisation).
|
NeuroReabilitation Posturo-Segmentaire Collective
Voir III.3.6
https://neurorehabilitationposturosegmentaire.blogspot.com/search/label/III.3.6.%20%20Neuro-R%C3%A9habilitation%20Posturo-Segmentaire%20de%20Groupe
Le double jeu
Comme on ne peut aller « contre » le patient, on « fait avec » (Giordan 1999)[52]. Pour flatter son désir de correction du mouvement défectueux on sacrifie à la bonne vielle séance de « gymnastique de groupe » reprenant les séquences du redressement psychomoteur. Mais on est dans la duplicité, dans la double tâche : on profite de la séance de gym collective pour passer en revue tous les appuis déficitaires. Exemple, l’hémiplégique gauche couché latéral sur coude gauche s’applique à lancer sa jambe droite valide en avant tant que le membre supérieur recule.
Le patient croit travailler la coordination bras jambe qui lui servirait ensuite dans la marche (une habileté transversale peu probable) et il s'applique à le faire bien (habileté morphocinétique).
Pour le kiné, iI est en fait en train d’incorporer son appui sur bras qu’il sous utilise. Idem pour les exercices fait à quatre pattes ou en appui facial, on le fait pour découvrir ou intensifier des appuis sur main ou pied ;
Mais certains patients croient réaliser des gainages abdominaux ou des « abdo-fessiers » (fleuron des salles de sports) quand d’autres préfèrent y voir du stretching du « pilates » ou du hatha yoga.
Voir III.3.6
https://neurorehabilitationposturosegmentaire.blogspot.com/search/label/III.3.6.%20%20Neuro-R%C3%A9habilitation%20Posturo-Segmentaire%20de%20Groupe
Le double jeu
Comme on ne peut aller « contre » le patient, on « fait avec » (Giordan 1999)[52]. Pour flatter son désir de correction du mouvement défectueux on sacrifie à la bonne vielle séance de « gymnastique de groupe » reprenant les séquences du redressement psychomoteur. Mais on est dans la duplicité, dans la double tâche : on profite de la séance de gym collective pour passer en revue tous les appuis déficitaires. Exemple, l’hémiplégique gauche couché latéral sur coude gauche s’applique à lancer sa jambe droite valide en avant tant que le membre supérieur recule.
Le patient croit travailler la coordination bras jambe qui lui servirait ensuite dans la marche (une habileté transversale peu probable) et il s'applique à le faire bien (habileté morphocinétique).
Pour le kiné, iI est en fait en train d’incorporer son appui sur bras qu’il sous utilise. Idem pour les exercices fait à quatre pattes ou en appui facial, on le fait pour découvrir ou intensifier des appuis sur main ou pied ;
Mais certains patients croient réaliser des gainages abdominaux ou des « abdo-fessiers » (fleuron des salles de sports) quand d’autres préfèrent y voir du stretching du « pilates » ou du hatha yoga.
La plupart des patients ont une
représentation du mouvement placé sous le contrôle
de la volonté. Ils sont persuadés que le
kinésithérapeute est là pour leur montrer le mouvement correct et qu’ils sont
là pour « dompter » leur corps qui doit obéir à la norme. En fait, par l’apprentissage de ces positions,
nous cherchons à les faire se mouvoir au sol sur le dos, sur le ventre, assis,
à quatre pattes, toutes ses positions si utiles quand on veut se mouvoir dans
un lit ou que l’on veut se relever après une chute. Mais nous cherchons aussi
à varier les polygones de sustentations pour mettre en appui des segments
corporels négligés. Nous cherchons ainsi à réactiver ou auto-organiser des circuits
synaptiques qui intègrent, qui « incorporent » les segments
déficitaires dans la tenue de l’équilibre. Tout cela se fait dans une bonne
humeur rigolarde qui met l’échec à distance. Car le groupe atténue l’échec d’une
tentative individuelle, alors que le tête à tête kiné-patient focalise le patient
sur l’échec.
|
Réalité
virtuelle : les exercices de réalité
virtuelle trouvent leur place dans ces jeux de simulacre. Mais, il est peu
probable que « faire semblant de skier sur une Wii soit engrammé de la
même façon que skier sur une pente. En revanche ces exercices peuvent servir de
répétition ludique (par exemple transferts latéraux du poids du corps). Mais on
rajoute alors une boucle de rétro-contrôle par l’écran se substituant à la boucle
de rétro-contrôle par le regard fixé sur cible. Pour être ludique, cette étape supplémentaire
est-elle utile ? Ou est-ce une perte de temps puisqu’il faudra de toute
façon apprendre le transfert latéral avec le regard sur cible ?
Notre
objectif est de découper des tâches posturales impossibles en tâches intermédiaires
possibles, pas de rajouter des étapes qui éloignent le patient des conditions
réelles.
|
Perfectionnement par
Simulation Mentale
Enfin, il est un autre jeu de simulacre utilisé par les skieurs de compétition
avant de s’élancer sur la piste, c’est la simulation mentale du circuit. On
peut l’utiliser aussi avec les patients en leur demandant de refaire dans la
tête l’exercice qu’il vient d’accomplir ou que l’on a fait la veille.
Dans la recherche de sauts à pieds joints ou à cloche pied, on leur
demande de chanter dans sa tête le nombre de sauts prévus sur l’air de 1,2,3
soleil ! En montant le ton sur l‘avant dernier (Voir III Impulsion)
|
Jeu de
vertiges.
Caillois
nous dit que les jeux de vertiges sont tous les jeux où l’enfant tourne sur
lui-même jusqu’à s’étourdir, les jeux de balançoires, de toboggan ou de
« cochon pendu ». Ce sont tous les jeux où l’on soumet son corps
à des accélérations subites qui égalent ou dépassent même (dans le cas de la
balançoire) l’accélération que l’on subit dans une chute en marchant ou en
courant. Très peu d’exercices de rééducation restituent ces stimulations d’accélération
à l’appareil vestibulaire. Doman[53]
dans sa méthode controversée du Patterning proposait le travail au toboggan. Brunnstrom,
Bobath demandaient à ce que l’on entraine le patient à des chutes latérales
assis au podium et debout afin de favoriser des réactions de protections
automatiques.
Pour
restituer cette sensation d’accélération, on propose assis, à genou et debout
des exercices de roulis et tangage sur bascule à 10° (Voir III.3) et des jeux
de balançoires. L’idée c’est d’aménager le milieu pour éprouver la sensation
de vitesse liée à la chute à condition que cette chute soit parée.
Double jeu: Quand la personne commence à faire du steppeur face à l'espalier, puis du cyclo elliptique, elle est dans un jeu de simulacre (elle fait comme les valides qui vont en salle de fitness). Lobjectif du kiné c'est d'utiliser un jeu de vertige qui n'est pas un simulacre de jeu. La peur est réelle (même si le patient est dans un harnais et sait qu'il ne risque rien. Le jeu est un support d'apprentissage, je ne pense pas que le patient apprenne grand chose dans un simulacre de jeu.
En fait l'art de la NeuroRéhablitation est de composer des jeux de simulacre qui ne soient pas des simulacres de rééducation.
|
Jeu de hasard.
Caillois
enfin décrit une quatrième catégorie de jeux qui sont les jeux de hasards, (dés,
cartes etc…) Le hasard fait souvent partie de la pathologie neurologique :
quelques secondes d’anoxie de plus ou de moins conditionnent le degré de déficiences
des enfants IMC, ou des adultes AVC ou médullaires. Puis au centre, l’attribution
de tel patient à tel kiné est le plus souvent liée au départ de tel autre patient
qui fait que ce kiné a un créneau pour ce nouveau patient. Ni le patient, ni le
kiné ne se choisissent. Actuellement, tout est fait dans les protocoles pour diminuer
cette part liée au hasard. Nous-mêmes, cherchons dans cet exposé à décrire tous
les paramètres d’apprentissage pour éliminer ou tout au moins réduire la part de
hasard dans la rééducation. Et si c’était là l’erreur ? Et si justement
comme l’écrivait Jacques Monod[54] la
sélection naturelle se faisait sous l’effet conjoint du hasard et de la nécessité ?
Est-ce
qu’il ne faudrait rendre au hasard plus de place dans la rééducation ? Il arrive parfois que les patients expérimentent "par hasard"
des postures que l’on n’avait pas sollicitées et qui sont finalement intéressantes.
Le plus dur dans ces neuro rééducations chronique c’est de laisser la place à
l’inattendu.
|
Un cinquième
jeu non répertorié par Caillois : les chatouilles
Rabelais se serait trompé, « rire ne serait pas
le propre de l’homme ». Les rats rient quand on les chatouille[55].
Il existe un lien neuronal chatouiller-jouer qui activent les mêmes aires. Chez les mammifères
le jeux est possible quand il n’y a pas de prédateur, on est en paix! On peut
rigoler ensemble ! Peut-on considérer le massage comme héritier adulte des
jeux de chatouilles enfantins? En tout cas le massage superficiel peut être
interprété par certains comme ayant une connotation
sexuelle[56]. Peut-on alors considérer que le massage-message
douloureux qu’on envoie par nos massages profonds (pour détendre une contracture) et que le patient endure en
riant jaune est un héritier des chatouilles que lui prodiguait son père ou sa
mère ?
En conclusion de ce chapitre sur le jeu en rééducation. Certes, il vaut mieux que la rééducation soit ludique, à condition que la situation de jeu soit réelle avec une émotion intacte. C’est rarement le cas en salle de rééducation où le patient a un pauvre sourire qui trahit le simulacre du jeu. Les deux situations d’émotion intacte rencontrées en rééducation sont les jeux de vertige et de chute parée, la peur est réelle, et l’on se trouve là dans des conditions naturelles d’apprentissages. Pour les jeux de compétition, c’est la connaissance du résultat, (intrinsèque et extrinsèque) qui va constituer l’enjeu principal de la rééducation.
II.3.16 Autres
supports de l’apprentissage
Sommeil Paradoxal
Si le lien entre apprentissage et sommeil
paradoxal est clairement établi chez le rat.[57] [58] Chez l’homme il y a de nombreux biais dans
les expérimentations, mais on sait que la durée de sommeil paradoxal augmente
pendant les périodes d’apprentissage.[59]
Vacances et
réminiscence
Il ne faut pas prendre ici le mot de réminiscence
dans le sens où on l’emploie habituellement qui signifie la remontée de souvenirs
anciens. Dans le sens anglo-saxon du terme il est employé pour signifier un phénomène
d'amélioration des performances en l'absence de stimulation.
Il a été démontré chez des souris qui apprenaient
la bipédie en trois semaines pour attraper leur nourriture. Sur un lot de souris, on
interrompait l’apprentissage à deux semaines mais après une semaine d'inaction elles découvraient la bipédie en même temps que le lot de souris qui n'avaient pas cessé de s'entraîner [60].
Comme si au bout d’un laps de temps l’entrainement moteur n’est plus nécessaire,
il faut laisser le temps à la maturation mentale. C’est une argumentation scientifique pour les
vacances.
II.3.17 la durée de la séance
La séance de kiné
en libéral dure trente minutes. La Nomenclature permet de prendre trois
patients pendant 1h 30. C’est encore trop court pour nombre de patients. Nous
avons interprété la nomenclature en prenant quatre patients à la fois pendant
deux heures. Ainsi nous pouvons travailler les habiletés Segmentaires, Posturales,
la Marche, et finir par des étirements et des assouplissements tout en
ménageant des temps de repos. Mais peut-être faudrait-il évoluer vers des
séances de groupe spécialisées et des séances individualisées plus resserrées
sur les objectifs individuels. Mais c’est difficile à mettre en place avec les
patients dépendants des transports sanitaires.
II.3.18 Educations Thérapeutiques du Patient (ETP). Auto-rééducation. Education à la
santé.
L’éducation
thérapeutique du patient vise à aider les patients à acquérir ou maintenir les
compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique[61].
Mise en œuvre de
l’ETP :
à 1.
Élaborer un diagnostic éducatif
à
2. Définir un programme personnalisé d’ETP
avec priorités d’apprentissage
à 3 Planifier et mettre en œuvre les séances d’ETP
individuelle ou collective, ou en alternance
è 4. Réaliser une évaluation des compétences acquises
du déroulement du programme
« L’Education Thérapeutique du Patient (ETP) ou « self management » « s’entend comme un processus de renforcement des capacités
du malade et/ou de son entourage à prendre en charge l’affection qui le touche,
sur la base d’actions intégrées au projet de soins ». Elle vise à rendre
le malade plus autonome par l’appropriation de savoirs et de compétences afin
qu’il devienne l’acteur de son changement de comportement »[62] L’ETP ne dit rien de la technique utilisée mais la
plupart des praticiens procèdent par injonctions béhavioristes plus ou moins culpabilisantes.
Face à des problèmes de santé circonscrits (diabète, VIH, hépatite etc.), l’ETP
peut-être focalisée sur certaines habitudes de vie à modifier.
Auto-rééducation
(Graciès)[63]
Promue dès la fin
des années 90 à Créteil par le
professeur Graciès, l’auto-rééducation est basée sur un contrat passé avec le
patient. Elle s’adresse aux patients victimes de parésies cérébrales. Une fois
la parésie installée, le Pr Graciès décrit la survenue dans un deuxième temps d’une
hyper activité musculaire due à l’étirements qui se traduit pas trois effets
différents :
-
Une cocontraction spastique sur les antagonistes
-
Une dystonie spastique au repos
-
Une spasticité répondant à la mobilisation passive
Il va en découler secondairement
une maladie du muscle que le Pr Graciès appelle « myopathie spastique ».
Celle-ci « entraine un raccourcissement du muscle, chaque
fibre musculaire se retrouvant engainée dans une gaine collagène de plus en
plus épaisse et rigide – et de plus en plus courte (rétractions). »
« L’approche
thérapeutique proposée par la méthode des Contrats d’Autorééducation Guidée
traite donc chaque cause de résistance antagoniste excessive – myopathie, hyperactivité
musculaire – muscle par muscle, dans le but d’une diminution progressive des
résistances de l’antagoniste autour des articulations ». [64]
Le thérapeute s’engage à prescrire un programme
d’autorééducation personnalisé, à enseigner les techniques et à aider au
remplissage du registre. Le patient s’engage à faire le programme
chaque jour, et à noter quotidiennement le nombre de minutes d’étirements et de
mouvements alternatifs dans le registre. Le registre est adapté avec des codes couleurs
pour les patients qui ne peuvent pas lire. Passé ces phases d’éducation
thérapeutiques intensives, il faudra à terme replacer le vécu de la déficience neurologique
chronique dans un cadre plus large d’éducation
à la santé.[65]
II.3.19 Action
Enfin pour terminer ce chapitre sur les concepts
et théories de l’apprentissage moteur, nous pouvons soulever quelques questions
sur l’action. « Que reste-t-il du fait que je lève le bras si on en soustrait
le fait que mon bras se lève ?[66] Autrement dit : qu’est-ce qu’une action
intentionnelle ? Qu’est-ce qui déclenche une action ? On a vu plus
haut que Famose [67] parle de Stade perceptif, décisionnel et moteur
qui correspondent au temps d’Intégration de la consigne de planification et d’exécution
de Flanagan et Wing[68]. De quelle nature est la relation entre une raison d’agir
et une action ? La cause de l’action lever le bras est le programme volitionnel
cérébral. Mais quelles sont les raisons qui ont entrainé la mise en place de ce
programme ? Autant de questions que le kinésithérapeute rééducateur de
patients cérébrolésé peut se poser s’il veut donner du sens à sa propre action
que nous allons détailler maintenant ci-dessous.
[1] Lindemann, E.
(1944). Symptomatology and management of acute grief. American journal of psychiatry, 101(2), 141-148.
[1b] Abiven, M. "Laisser le malade venir à sa vérité." Laennec sept. 1976.
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[5] Schmidt, R. A.
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[7] Schmidt, R. A.
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[8] GARSON, J. G. The
Frenkel System Of Exercises For Tabes. British medical journal, 1911,
vol. 2, no 2643, p. 420.
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[11] Paillard, J.
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7-57.
[12]
Famose, JP.(1990) Apprentissage Moteur et difficulté de
la tâche
[13] GRÉGOIRE (J.), « L’évaluation diagnostique des troubles d’apprentissage », ANAE, 39-40, 1996, p. 116-122.
[13] GRÉGOIRE (J.), « L’évaluation diagnostique des troubles d’apprentissage », ANAE, 39-40, 1996, p. 116-122.
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restauration des fonctions nerveuses. Simep, 1979.
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Cambridge University Press.
[21] Flanagan,
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planning and control: evidence from grip force adjustments during movements of hand-held
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[22] Barrière-Boizumault, M., & Cogérino, G.
(2010). Les touchers en EPS: catégorisation, croyances des enseignants et
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du congrès AREF, université de Genève. En ligne:< https://plone. unige.
ch/aref2010/communications-orales/premiers-auteurs-en-b/Les% 20touchers% 20en%
20EPS. pdf/view>(consulté le 30 septembre 2011).
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compensatoire des personnes hémiplégiques . Kinésithér Scient 2015,0563:37
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Le pratiquant
pense que le résultat à produire est de reproduire la forme gestuelle décrite
par l’éducateur (bon pour la gymnastique ou la danse).
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sujets. » Gatto Garnier Viel Education du patient en kinésithérapie 2007 Sauramps p. 107
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[63]
Gracies
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Imprimeries APHP. 2011.
[64] Thara Santiago, Maud Pradines,
Mouna Guédira, Catherine Hennegrave, Caroline Gault-Colas, Nicolas Bayle, Jean-Michel
Gracies. L'approche éducative du thérapeute dans l'application des
contrats d'autorééducation guidés. Kinésithér Scient 2018,0602:31-43 - 05/10/2018
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[68] Flanagan,
R; Wing AM (15 February 1997). "The role of internal models in motion planning
and control: evidence from grip force adjustments during movements of hand-held
loads". Journal
of Neuroscience
APPRENTISSAGE ÉLÉMENTAIRE (d130-d159)
d130 Copier
imiter en tant que composante élémentaire de l'apprentissage, comme imiter un geste, un
son ou le tracé des lettres de l'alphabet
d135 Répéter
reproduire une suite d'événements ou de symboles en tant que composante élémentaire
de l'apprentissage, comme compter par dix ou réciter un poème
d140 Apprendre à lire
développer les compétences requises pour lire couramment et avec précision un texte
écrit (y compris en braille), comme reconnaître des caractères et des alphabets,
reconnaître les mots, lire à haute voix sans hésitation, sans sauter de mots et en
prononçant correctement, et en comprenant les mots et les phrases
d145 Apprendre à écrire
développer les compétences requises pour produire des symboles sous forme de texte
représentant des sons, des mots ou des phrases pour transmettre un signifié (y compris en
braille), comme écrire des caractères lisibles, écrire sans faute, et respecter la grammaire
d150 Apprendre à calculer
développer les compétences requises pour manipuler les nombres et effectuer des
opérations mathématiques simples ou complexes, comme utiliser des signes
mathématiques pour effectuer des additions et des soustractions, appliquer des opérations
mathématiques correctes pour résoudre des problèmes
d155 Acquérir un savoir-faire
acquérir les compétences élémentaires ou complexes nécessaires pour exécuter un
ensemble intégré d'actions ou de tâches, commencer cet apprentissage et le mener à bien,
comme manipuler des outils ou jouer aux échecs
Inclusions: acquérir un savoir-faire de base ou complexe
d1550 Acquérir un savoir-faire de base
apprendre des gestes élémentaires, effectués dans un but déterminé, comme
utiliser des couverts, un crayon ou un outil simple
d1551 Acquérir un savoir-faire complexe
apprendre des ensembles intégrés d'actions, suivre les règles, enchaîner des
mouvements l'un après l'autre, coordonner ses propres mouvements avec ceux
d'autres personnes, comme apprendre à jouer au football ou à utiliser un outil
d1558 Acquérir d'autres savoir-faire précisés
d1559 Acquérir des savoir-faire non précisés
d159 Autres apprentissages précisés et non précisés
APPLIQUER DES CONNAISSANCES (d160-d179)
d160 Fixer son attention
fixer son attention intentionnellement sur des stimulus spécifiques, par exemple ne pas se
laisser distraire par le bruit
d163 Penser
formuler et manipuler des idées, des notions et des images sur différents sujets, en
poursuivant un but défini ou non, seul ou en compagnie d'autres, comme inventer des
histoires, démontrer un théorème, manipuler des idées, réfléchir, méditer, ruminer,
spéculer et envisager
Exclusions: résoudre des problèmes ( d180); prendre des décisions (185)
d166 Lire
effectuer les activités nécessaires pour comprendre et interpréter des textes écrits (par ex.
des livres, un mode d'emploi ou des journaux, sous forme de texte ou en braille), dans
l'intention d'acquérir des connaissances générales ou d'obtenir des informations
spécifiques
Exclusion: apprendre à lire (d140)
d169 Écrire
utiliser ou composer des symboles pour transmettre des informations, comme relater des
événements ou écrire une lettre
Exclusion: apprendre à écrire (d145)
d172 Calculer
effectuer des calculs selon les règles des mathématiques pour résoudre l'énoncé d'un
problème formulé par des mots et produire ou donner des résultats, comme additionner
trois nombres, ou diviser un nombre par un autre
Exclusion: apprendre à calculer (d150)
d175 Résoudre des problèmes
trouver la réponse à des questions ou la solution à des situations en cernant et en
analysant les questions qui se posent, en mettant au point des options ou des solutions, et
en évaluant les effets potentiels de ces solutions, par ex. en résolvant une dispute entre
deux personnes
Inclusions: résoudre des problèmes simples, résoudre des problèmes complexes
Exclusions: réfléchir (d163) ; prendre des décisions (d178)
d1750 Résoudre des problèmes simples
trouver la réponse à une question simple ne comprenant qu'un seul élément en
cernant et en analysant l'élément concerné, en mettant au point des solutions, en
évaluant les effets potentiels des solutions et en mettant en oeuvre la solution
choisie
d1751 Résoudre des problèmes complexes
trouver la réponse à une question, ou plusieurs questions liées, comprenant des
éléments multiples et liés entre eux, en cernant et en analysant les questions qui se
posent, en mettant au point des solutions, en évaluant les effets potentiels des
solutions choisie et en mettant en oeuvre la solution choisie
d1758 Résoudre d'autres problèmes précisés
d1759 Résoudre d'autres problèmes non précisés
d178 Prendre des décisions
faire un choix entre diverses options, mettre en oeuvre l'option choisie et évaluer les
conséquences de ce choix, comme choisir et acheter un article particulier, décider
d'entreprendre une tâche parmi toutes celles qu'il était possible d'entreprendre
Exclusions: penser (d163), résoudre des problèmes (d175)
d179 Appliquer des connaissances, autres formes précisées et non précisées
d198 Apprendre et appliquer des connaissances, autres formes précisées
d199 Apprendre et appliquer des connaissances, formes non précisées
CHAPITRE 2 TACHES ET EXIGENCES GÉNÉRALES
Ce chapitre porte sur les aspects généraux relatifs à la réalisation de tâches uniques ou multiples,
l'organisation de routines quotidiennes et la gestion du stress. Ces catégories peuvent être utilisées en
conjonction avec des tâches ou des actions plus spécifiques si l'on veut préciser l'activité sous-jacente
dans différentes circonstances
d210 Entreprendre une tâche unique
mener à bien les actions simples, complexes ou coordonnées relatives aux composantes
mentales et physiques qui concernent le fait de mener à bien une tâche, comme entamer
une tâche, organiser le temps, l'espace et les matériels nécessaires, définir le rythme
d'exécution de cette tâche, et réaliser, mener à son terme et persévérer dans la réalisation
de la tâche
Inclusions: entreprendre une tâche de simple ou complexe, entreprendre une tâche
simple de manière indépendante ou en groupe
Exclusions: acquérir un savoir-faire (d155); résoudre des problèmes (d175) ; prendre
des décisions (d178) ; entreprendre des tâches multiples (d220)
d2100 Entreprendre une tâche simple
préparer, entamer une tâche simple, prendre les dispositions utiles requises en
matière de temps et d'espace; exécuter une tâche simple ne comprenant qu'une
seule composante majeure, comme lire un livre, écrire une lettre, ou faire son lit
d2101 Entreprendre une tâche complexe
préparer, entamer une tâche complexe, prendre les dispositions utiles requises en
matière de temps et d'espace; exécuter une tâche complexe comprenant plus d'une
composante, qu'il faut réaliser l'une après l'autre ou simultanément, comme
arranger le mobilier à la maison ou faire ses devoirs pour l'école
d2102 Entreprendre une tâche unique de manière indépendante
préparer, entamer et prendre les dispositions utiles requises en matière de temps et
d'espace; exécuter une tâche simple ou complexe, et gérer et exécuter cette tâche
de manière autonome, sans assistance d'une autre personne
d2103 Entreprendre une tâche unique en groupe
préparer, entamer et prendre les dispositions utiles requises en matière de temps et
d'espace; exécuter une tâche simple ou complexe, et gérer et exécuter cette tâche
avec d'autres personnes impliquées dans une ou plusieurs étapes de ce travail
d2108 Entreprendre une autre tâche unique précisée
d2109 Entreprendre une tâche unique non précisée
d2200 Effectuer des tâches multiples
préparer, entamer, prendre les dispositions nécessaires en matière de temps et d'espace, gérer et exécuter plusieurs tâches ensemble ou l'une après l'autre
CIF HS
d2201 Mener à terme des tâches multiples
mener à terme plusieurs tâches, ensemble ou l'une après l'autre
d2202 Entreprendre des tâches multiples de manière indépendante
préparer, entamer et prendre les dispositions nécessaires en matière de temps et de
lieu pour exécuter des tâches multiples, gérer et exécuter plusieurs tâches,
ensemble ou l'une après l'autre, sans l'aide d'autres personnes
d2203 Entreprendre des tâches multiples en groupe
préparer, entamer et prendre les dispositions nécessaires en matière de temps et de
lieu pour exécuter des tâches multiples, gérer et exécuter plusieurs tâches,
ensemble ou l'une après l'autre, avec d'autres personnes impliquées à un ou
plusieurs stades de l'exécution des tâches multiples
d2208 Entreprendre d'autres tâches multiples précisées
d2209 Entreprendre des tâches multiples non précisées
d230 Effectuer la routine quotidienne
effectuer les actions simples ou complexes et coordonnées nécessaires pour planifier,
gérer et s'acquitter des tâches et des obligations quotidiennes, comme gérer son temps et
planifier chaque activité tout au long de la journée
Inclusions: gérer et mener à bien la routine quotidienne ; gérer son propre niveau
d'activité
Exclusion: entreprendre des tâches multiples (d220)
d2301 Gérer la routine quotidienne
effectuer les actions simples ou complexes et coordonnées qui répondent aux
exigences des tâches et obligations quotidiennes
d2302 Mener à bien les routines quotidiennes
effectuer les actions simples ou complexes et coordonnées qui répondent aux
exigences des tâches et obligations quotidiennes
d2303 Gérer son propre niveau d'activité
effectuer les actions et adopter les comportements nécessaires pour gérer les
demandes en énergie et en temps que requièrent les activités quotidiennes
d2308 Effectuer d'autres routines quotidiennes précisées
d2309 Effectuer des routines quotidiennes non précisées
d240 Gérer le stress et autres exigences psychologiques
effectuer les actions simples ou complexes et coordonnées qu'une personne doit
accomplir pour gérer et maîtriser les exigences psychologiques nécessaires à la
réalisation de tâches exigeant un niveau important de responsabilité et entraînant stress,
distraction et crises, comme conduire un véhicule dans un trafic dense ou prendre soin de
plusieurs enfants
Inclusions: assumer ses responsabilités ; faire face au stress et aux crises
d2400 Assumer ses responsabilités
effectuer les actions simples ou complexes et coordonnées qu'une personne doit
accomplir pour assumer les responsabilités de la réalisation de certaines tâches et
évaluer les implications de ces responsabilités
d2401 Faire face au stress
effectuer les actions simples ou complexes et coordonnées nécessaires pour
répondre à la pression, à l'urgence et au stress associés à l'accomplissement d'une
tâche
CIF HS
COMMUNIQUER - RECEVOIR DES MESSAGES (d310-d329)
d310 Communiquer -- recevoir -- des messages parlés
comprendre la signification littérale et figurée de messages en langage parlé, comme
comprendre qu'une phrase énonce un fait ou est une expression idiomatique
d315 Communiquer -- recevoir -- des messages non verbaux
comprendre la signification littérale et figurée de messages manifestés par des gestes, des
symboles et des dessins, comme le fait de réaliser qu'un enfant est fatigué quand il se
frotte les yeux ou qu'une sirène d'alarme signifie qu'il y a un incendie
Inclusions: communiquer -- recevoir une gestuelle, des signes et des symboles généraux,
des dessins et des photographies
d3150 Communiquer - recevoir -- des gestuelles
comprendre la signification des expressions du visage, des mouvements et signes
des mains, des postures du corps et autres formes du langage corporel
d3151 Communiquer - recevoir -- des signes et des symboles généraux
comprendre la signification des signes et symboles publics, comme les panneaux
routiers, les symboles de mise en garde, les notations (par exemple musicale ou
scientifique) et les signalisations
d3152 Communiquer - recevoir -- des dessins et des photographies
comprendre la signification représentée par des dessins (par exemple les dessins
au trait, les graphismes, les peintures, les représentations à trois dimensions), des
graphiques, des diagrammes et des photographies, comme le fait de comprendre
qu'un trait vers le haut sur un diagramme de taille indique que l'enfant grandit
d3158 Communiquer -- recevoir -- des messages non verbaux, autres formes
précisées
d3159 Communiquer -- recevoir -- des messages non verbaux, autres formes non
précisées
d320 Communiquer -- recevoir -- des messages en langage des signes
recevoir et comprendre des messages en langage des signes porteurs d’une signification
littérale ou figurée
d325 Communiquer -- recevoir -- des messages écrits
comprendre la signification littérale et figurée de messages qui sont transmis en langues
écrite (y compris en braille), comme suivre les événements politiques dans un journal,
comprendre un texte religieux
d329 Communiquer - recevoir - des messages, autres formes précisées ou non précisées
APPRENTISSAGE ÉLÉMENTAIRE (d130-d159)
d130 Copier
imiter en tant que composante élémentaire de l'apprentissage, comme imiter un geste, un
son ou le tracé des lettres de l'alphabet
d135 Répéter
reproduire une suite d'événements ou de symboles en tant que composante élémentaire
de l'apprentissage, comme compter par dix ou réciter un poème
d140 Apprendre à lire
développer les compétences requises pour lire couramment et avec précision un texte
écrit (y compris en braille), comme reconnaître des caractères et des alphabets,
reconnaître les mots, lire à haute voix sans hésitation, sans sauter de mots et en
prononçant correctement, et en comprenant les mots et les phrases
d145 Apprendre à écrire
développer les compétences requises pour produire des symboles sous forme de texte
représentant des sons, des mots ou des phrases pour transmettre un signifié (y compris en
braille), comme écrire des caractères lisibles, écrire sans faute, et respecter la grammaire
d150 Apprendre à calculer
développer les compétences requises pour manipuler les nombres et effectuer des
opérations mathématiques simples ou complexes, comme utiliser des signes
mathématiques pour effectuer des additions et des soustractions, appliquer des opérations
mathématiques correctes pour résoudre des problèmes
d155 Acquérir un savoir-faire
acquérir les compétences élémentaires ou complexes nécessaires pour exécuter un
ensemble intégré d'actions ou de tâches, commencer cet apprentissage et le mener à bien,
comme manipuler des outils ou jouer aux échecs
Inclusions: acquérir un savoir-faire de base ou complexe
d1550 Acquérir un savoir-faire de base
apprendre des gestes élémentaires, effectués dans un but déterminé, comme
utiliser des couverts, un crayon ou un outil simple
d1551 Acquérir un savoir-faire complexe
apprendre des ensembles intégrés d'actions, suivre les règles, enchaîner des
mouvements l'un après l'autre, coordonner ses propres mouvements avec ceux
d'autres personnes, comme apprendre à jouer au football ou à utiliser un outil
d1558 Acquérir d'autres savoir-faire précisés
d1559 Acquérir des savoir-faire non précisés
d159 Autres apprentissages précisés et non précisés
APPLIQUER DES CONNAISSANCES (d160-d179)
d160 Fixer son attention
fixer son attention intentionnellement sur des stimulus spécifiques, par exemple ne pas se
laisser distraire par le bruit
d163 Penser
formuler et manipuler des idées, des notions et des images sur différents sujets, en
poursuivant un but défini ou non, seul ou en compagnie d'autres, comme inventer des
histoires, démontrer un théorème, manipuler des idées, réfléchir, méditer, ruminer,
spéculer et envisager
Exclusions: résoudre des problèmes ( d180); prendre des décisions (185)
d166 Lire
effectuer les activités nécessaires pour comprendre et interpréter des textes écrits (par ex.
des livres, un mode d'emploi ou des journaux, sous forme de texte ou en braille), dans
l'intention d'acquérir des connaissances générales ou d'obtenir des informations
spécifiques
Exclusion: apprendre à lire (d140)
d169 Écrire
utiliser ou composer des symboles pour transmettre des informations, comme relater des
événements ou écrire une lettre
Exclusion: apprendre à écrire (d145)
d172 Calculer
effectuer des calculs selon les règles des mathématiques pour résoudre l'énoncé d'un
problème formulé par des mots et produire ou donner des résultats, comme additionner
trois nombres, ou diviser un nombre par un autre
Exclusion: apprendre à calculer (d150)
d175 Résoudre des problèmes
trouver la réponse à des questions ou la solution à des situations en cernant et en
analysant les questions qui se posent, en mettant au point des options ou des solutions, et
en évaluant les effets potentiels de ces solutions, par ex. en résolvant une dispute entre
deux personnes
Inclusions: résoudre des problèmes simples, résoudre des problèmes complexes
Exclusions: réfléchir (d163) ; prendre des décisions (d178)
d1750 Résoudre des problèmes simples
trouver la réponse à une question simple ne comprenant qu'un seul élément en
cernant et en analysant l'élément concerné, en mettant au point des solutions, en
évaluant les effets potentiels des solutions et en mettant en oeuvre la solution
choisie
d1751 Résoudre des problèmes complexes
trouver la réponse à une question, ou plusieurs questions liées, comprenant des
éléments multiples et liés entre eux, en cernant et en analysant les questions qui se
posent, en mettant au point des solutions, en évaluant les effets potentiels des
solutions choisie et en mettant en oeuvre la solution choisie
d1758 Résoudre d'autres problèmes précisés
d1759 Résoudre d'autres problèmes non précisés
d178 Prendre des décisions
faire un choix entre diverses options, mettre en oeuvre l'option choisie et évaluer les
conséquences de ce choix, comme choisir et acheter un article particulier, décider
d'entreprendre une tâche parmi toutes celles qu'il était possible d'entreprendre
Exclusions: penser (d163), résoudre des problèmes (d175)
d179 Appliquer des connaissances, autres formes précisées et non précisées
d198 Apprendre et appliquer des connaissances, autres formes précisées
d199 Apprendre et appliquer des connaissances, formes non précisées
CHAPITRE 2 TACHES ET EXIGENCES GÉNÉRALES
Ce chapitre porte sur les aspects généraux relatifs à la réalisation de tâches uniques ou multiples,
l'organisation de routines quotidiennes et la gestion du stress. Ces catégories peuvent être utilisées en
conjonction avec des tâches ou des actions plus spécifiques si l'on veut préciser l'activité sous-jacente
dans différentes circonstances
d210 Entreprendre une tâche unique
mener à bien les actions simples, complexes ou coordonnées relatives aux composantes
mentales et physiques qui concernent le fait de mener à bien une tâche, comme entamer
une tâche, organiser le temps, l'espace et les matériels nécessaires, définir le rythme
d'exécution de cette tâche, et réaliser, mener à son terme et persévérer dans la réalisation
de la tâche
Inclusions: entreprendre une tâche de simple ou complexe, entreprendre une tâche
simple de manière indépendante ou en groupe
Exclusions: acquérir un savoir-faire (d155); résoudre des problèmes (d175) ; prendre
des décisions (d178) ; entreprendre des tâches multiples (d220)
d2100 Entreprendre une tâche simple
préparer, entamer une tâche simple, prendre les dispositions utiles requises en
matière de temps et d'espace; exécuter une tâche simple ne comprenant qu'une
seule composante majeure, comme lire un livre, écrire une lettre, ou faire son lit
d2101 Entreprendre une tâche complexe
préparer, entamer une tâche complexe, prendre les dispositions utiles requises en
matière de temps et d'espace; exécuter une tâche complexe comprenant plus d'une
composante, qu'il faut réaliser l'une après l'autre ou simultanément, comme
arranger le mobilier à la maison ou faire ses devoirs pour l'école
d2102 Entreprendre une tâche unique de manière indépendante
préparer, entamer et prendre les dispositions utiles requises en matière de temps et
d'espace; exécuter une tâche simple ou complexe, et gérer et exécuter cette tâche
de manière autonome, sans assistance d'une autre personne
d2103 Entreprendre une tâche unique en groupe
préparer, entamer et prendre les dispositions utiles requises en matière de temps et
d'espace; exécuter une tâche simple ou complexe, et gérer et exécuter cette tâche
avec d'autres personnes impliquées dans une ou plusieurs étapes de ce travail
d2108 Entreprendre une autre tâche unique précisée
d2109 Entreprendre une tâche unique non précisée
d2200 Effectuer des tâches multiples
préparer, entamer, prendre les dispositions nécessaires en matière de temps et d'espace, gérer et exécuter plusieurs tâches ensemble ou l'une après l'autre
CIF HS
d2201 Mener à terme des tâches multiples
mener à terme plusieurs tâches, ensemble ou l'une après l'autre
d2202 Entreprendre des tâches multiples de manière indépendante
préparer, entamer et prendre les dispositions nécessaires en matière de temps et de
lieu pour exécuter des tâches multiples, gérer et exécuter plusieurs tâches,
ensemble ou l'une après l'autre, sans l'aide d'autres personnes
d2203 Entreprendre des tâches multiples en groupe
préparer, entamer et prendre les dispositions nécessaires en matière de temps et de
lieu pour exécuter des tâches multiples, gérer et exécuter plusieurs tâches,
ensemble ou l'une après l'autre, avec d'autres personnes impliquées à un ou
plusieurs stades de l'exécution des tâches multiples
d2208 Entreprendre d'autres tâches multiples précisées
d2209 Entreprendre des tâches multiples non précisées
d230 Effectuer la routine quotidienne
effectuer les actions simples ou complexes et coordonnées nécessaires pour planifier,
gérer et s'acquitter des tâches et des obligations quotidiennes, comme gérer son temps et
planifier chaque activité tout au long de la journée
Inclusions: gérer et mener à bien la routine quotidienne ; gérer son propre niveau
d'activité
Exclusion: entreprendre des tâches multiples (d220)
d2301 Gérer la routine quotidienne
effectuer les actions simples ou complexes et coordonnées qui répondent aux
exigences des tâches et obligations quotidiennes
d2302 Mener à bien les routines quotidiennes
effectuer les actions simples ou complexes et coordonnées qui répondent aux
exigences des tâches et obligations quotidiennes
d2303 Gérer son propre niveau d'activité
effectuer les actions et adopter les comportements nécessaires pour gérer les
demandes en énergie et en temps que requièrent les activités quotidiennes
d2308 Effectuer d'autres routines quotidiennes précisées
d2309 Effectuer des routines quotidiennes non précisées
d240 Gérer le stress et autres exigences psychologiques
effectuer les actions simples ou complexes et coordonnées qu'une personne doit
accomplir pour gérer et maîtriser les exigences psychologiques nécessaires à la
réalisation de tâches exigeant un niveau important de responsabilité et entraînant stress,
distraction et crises, comme conduire un véhicule dans un trafic dense ou prendre soin de
plusieurs enfants
Inclusions: assumer ses responsabilités ; faire face au stress et aux crises
d2400 Assumer ses responsabilités
effectuer les actions simples ou complexes et coordonnées qu'une personne doit
accomplir pour assumer les responsabilités de la réalisation de certaines tâches et
évaluer les implications de ces responsabilités
d2401 Faire face au stress
effectuer les actions simples ou complexes et coordonnées nécessaires pour
répondre à la pression, à l'urgence et au stress associés à l'accomplissement d'une
tâche
CIF HS
COMMUNIQUER - RECEVOIR DES MESSAGES (d310-d329)
d310 Communiquer -- recevoir -- des messages parlés
comprendre la signification littérale et figurée de messages en langage parlé, comme
comprendre qu'une phrase énonce un fait ou est une expression idiomatique
d315 Communiquer -- recevoir -- des messages non verbaux
comprendre la signification littérale et figurée de messages manifestés par des gestes, des
symboles et des dessins, comme le fait de réaliser qu'un enfant est fatigué quand il se
frotte les yeux ou qu'une sirène d'alarme signifie qu'il y a un incendie
Inclusions: communiquer -- recevoir une gestuelle, des signes et des symboles généraux,
des dessins et des photographies
d3150 Communiquer - recevoir -- des gestuelles
comprendre la signification des expressions du visage, des mouvements et signes
des mains, des postures du corps et autres formes du langage corporel
d3151 Communiquer - recevoir -- des signes et des symboles généraux
comprendre la signification des signes et symboles publics, comme les panneaux
routiers, les symboles de mise en garde, les notations (par exemple musicale ou
scientifique) et les signalisations
d3152 Communiquer - recevoir -- des dessins et des photographies
comprendre la signification représentée par des dessins (par exemple les dessins
au trait, les graphismes, les peintures, les représentations à trois dimensions), des
graphiques, des diagrammes et des photographies, comme le fait de comprendre
qu'un trait vers le haut sur un diagramme de taille indique que l'enfant grandit
d3158 Communiquer -- recevoir -- des messages non verbaux, autres formes
précisées
d3159 Communiquer -- recevoir -- des messages non verbaux, autres formes non
précisées
d320 Communiquer -- recevoir -- des messages en langage des signes
recevoir et comprendre des messages en langage des signes porteurs d’une signification
littérale ou figurée
d325 Communiquer -- recevoir -- des messages écrits
comprendre la signification littérale et figurée de messages qui sont transmis en langues
écrite (y compris en braille), comme suivre les événements politiques dans un journal,
comprendre un texte religieux
d329 Communiquer - recevoir - des messages, autres formes précisées ou non précisées
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