La peur neurologique
La peur neurologique
Nombre de patients au moment de marcher ou simplement quand on leur demande de tenir en équilibre dans certaines positions, éprouvent une forte appréhension.
"J'ai peur!" Ils se reprochent parfois leur manque de courage. Cette peur n'a rien à voir avec un manque de courage. Ce n'est pas une peur psychologique. C'est une peur neurologique. C'est une analyse rationnelle que communique le cerveau. "Votre corps n'est pas équipé pour vous amener au sol en douceur depuis cette position". Il faut donc acquérir les quatres descentes, avant, arrière, droite et gauche et alors vous serez équipé en système de sécurité et vous aurez moins peur.
C'est comme si vous n'aviez plus de freins à votre voiture et que vous ayez nécessité de rouler quand même. Vous rouleriez à 5 km/h la trouille au ventre. |
III.3.4. La chute :
deux temps, quatre mouvements.
L’apprentissage de la
chute au sol est un simulacre. Aucun kinésithérapeute au monde ne prendra
le risque de pousser réellement le patient pour provoquer une vraie chute.
Par ailleurs, la chute par poussée extrinsèque est rare. La plupart des
chutes proviennent d’un déséquilibre intrinsèque (regard qui perd la cible ou
buttée au sol ou sol qui se dérobe).
Le kinésithérapeute peut tenter d’apprendre au patient
chacun des temps de la chute. L’auto-organisation les recollera ou pas.
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Il y a deux temps dans la chute et quatre mouvements.
Le premier temps
c’est le refus de la chute et la conservation de l’équilibre :
1)
Déplacer
le centre de gravité sans modifier le polygone
2)
Modifier le polygone. Si échec de la réaction 1,
modifier le polygone on part dans une
course qui vise à remettre le polygone de sustentation sous le centre de
gravité.
Si la course après le centre
de gravité, ne parvient pas à rattraper l’équilibre, on accepte la chute et on
aménage l’atterrissage
Deuxième temps, acceptation de la chute et l’atterrissage:
3)
Plier les
genoux pour rapprocher le centre de gravité des pieds et ainsi diminuer le
moment de rotation de la chute et donc la vitesse à laquelle la tête heurtera le
sol. Le kinésithérapeute vérifie donc si la personne accepte d’aller
volontairement au sol en avant sur ses deux genoux, en arrière en
s’accroupissant, à droite et à gauche en posant le genou au sol en chevalier
servant droit et gauche.
4)
Protection des mains. La personne pose alors les mains au sol puis
les avant-bras et enfin le tronc pour amortir la chute. Si la tête heurte le
sol, ce ne sera qu’au terme d’une descente progressive des étages genoux ou
arrière train, mains, coudes, haut du tronc tête.
Il est important d’expliquer au
patient pourquoi il est nécessaire de tenir en équilibre à genou, à chevalier
servant ou accroupi, puisque c’est le train d’atterrissage (même si ça fait mal
aux genoux). Il faut réactiver périodiquement ces positons pour que le cerveau
passe de nouveau par elles lorsque le corps chute.
Le roulé boulé.
Lors de la course rapide autour de 20 km/heure (5,5 m/s ou 18 secondes au 100
mètres, ce qui ne concerne pas nos patients). Ce mécanisme de protection à la
chute risque de provoquer des lésions aux membres supérieurs et au crâne et
c’est un mécanisme inverse qui devra être
appris. Dans la réaction à la chute de marche ou petite course c’est la tête
qui « atterrit » en dernier » alors que dans le roulé boulé,
c’est la tête qui part d’abord et atterrit en premier protégée par le bras
enroulé qui n’est plus là pour freiner le mouvement mais l’absorber dans une
roulade.
III.3.5.
Descentes et relever du sol.
(Répertoire
postural) On a vu plus haut les quatre mouvements de la chute.
Si le kinésithérapeute ne peut
prendre le risque de pousser un patient pour voir, il peut en revanche lui
demander de descendre volontairement au sol en avant, en arrière à droite et
à gauche. Si le patient n’y arrive pas en attention focalisée, il est peu
probable qu’il saura le faire en automatique.
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La descente et
relever du sol avec prise élevée : la clef du sol à l’intérieur. On commence donc par apprendre la descente au sol face à
l’espalier, poser un genou sur une cale de 20 cm (AMM) et se relever aussitôt en
profitant du reflet de la descente. Puis on recommence à 10 cm etc. Puis on continue
sans l’aide de l’espalier.
La descente et relever du sol sans prise élevée : la
clef du sol à l’extérieur « pseudo chevalier servant ou position
départ sprint »
La position clef est le chevalier servant main au sol. Si le patient décolle la
main avant le genou, il ne pourra se relever. Il faut retourner les orteils, pousser
sur le pied arrière pour décoller le genou et relever le bassin le plus haut possible,
le placer entre les pieds et alors relever le tronc. La descente au sol est la manœuvre inverse : reculer
le pied valide, poser le genou valide, la main valide et la fesse.
AMM descente et remontée. Si le patient n’y arrive pas il faudra aménager le milieu
en mettant la main et le genou d’appui sur une cale de plus en plus basse.
Les ataxiques et extrapyramidaux peuvent poser les deux mains au sol. Le poids du corps est
alors réparti sur quatre appuis. Ils rapprochent les pieds des mains ou rapprochent
les mains des pieds pour élever le bassin.
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